«L’astronome maya» de Lucie Dufresne

Bien que le scénario de base présente tous les ingrédients d’un succès annoncé, l’histoire tarde largement à décoller et traîne en longueur, malgré l’expédition pleine de rebondissements auquel prend part le personnage principal, Maax. Le suspense est inexistant et déçoit.

Heureusement, les personnages et les cités prennent vie grâce à une pléthore de détails sur le mode de vie et la culture maya, loin des clichés habituels. Toutefois, chaque évènement semble un prétexte à une description extrêmement détaillée des coutumes mayas, alourdissant le texte inutilement, surtout au début du roman.

Le déclin de la civilisation maya est très bien exposé au fil des pages en raison des causes environnementales. La pratique agricole du brulis, qui décime des forêts entières pour préparer les terres pour la culture du maïs, appauvrit gravement les paysans, tandis que les rois mayas se terrent dans leur avarice et leur quête incessante du pouvoir et de la richesse. Cette situation explosive est nettement mise en évidence par Lucie Dufresne.

Maax et sa prétendante Chacté finissent toutefois par devenir attachants et leur histoire intéresse davantage que le sort de leur peuple. Celle-ci devient d’autant plus importante que l’on suit les personnages sur plusieurs décennies, après la fameuse expédition, centrale dans ce roman. Malheureusement, celui-ci finit en queue de poisson et laisse le lecteur sur sa faim, ayant trouvé dans cette relation la seule parcelle d’intrigue que présente ce roman.

L’astronome maya offre un portrait historique très juste, riche et varié de cette civilisation antique, mais souffre de lacunes narratives qui distillent l’intérêt du lecteur. La persévérance et la patience sont donc clairement de mise, mais libre au lecteur d’admirer la fresque fantastique que peint Lucie Dufresne de cet empire fascinant et au destin tragique.