«La vie, la mort, l’amour» d’Ava Dellaira – Bible urbaine

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«La vie, la mort, l’amour» d’Ava Dellaira

«La vie, la mort, l’amour» d’Ava Dellaira

Survivre à l’adolescence grâce à Kurt, Amy et Jim

Publié le 9 juillet 2014 par Laurence Lebel

Crédit photo : Michel Lafon

C’est suite à une rencontre avec l’auteur Stephen Chbosky, dont elle a scénarisé le roman The Perks of Being a Wallflower, que l’auteure Ava Dellaira a décidé de se lancer dans la grande aventure de son tout premier roman. Avec La vie, la mort, l’amour, la jeune femme s’intéresse à une période intense de la vie, celle de l’adolescence et de la découverte de soi.

À travers ces pages, on rencontre Laurel, une jeune fille esseulée, qui devra vivre le deuil de sa sœur ainée décédée d’un accident bête ainsi que l’éclat du noyau familial. Lors de sa première semaine d’école, son professeur d’anglais lui demande, comme devoir, d’écrire une lettre à une personne disparue, celle de son choix.

S’ensuit alors une panoplie de lettres dédiées à Kurt Cobain, Jim Morrisson, Janis Joplin, Amy Winehouse, Heat Ledger et même Judy Garland. À travers ses écrits, Laurel se confie sur sa nouvelle école, ses amis, les garçons, mais aussi sur la noirceur autour du départ subit de sa grande sœur May. Au fil de ses lettres, elle s’ouvre de plus en plus sur la relation qu’elle entretenait avec sa sœur ainsi que sur l’état actuel de sa famille.

La particularité principale de La vie, la mort, l’amour est la façon dont le livre est construit: tout est décrit et vécu à travers les lettres de Laurel. C’est donc directement à travers les yeux de la jeune femme que l’on pénètre dans son univers. Grâce à ses lettres, on découvrira aussi un peu plus Laurel, qui se laissera aller à des confidences sur ce fameux soir où sa sœur May est décédée.

Ce premier roman d’Ava Dellaira est extrêmement touchant et aborde avec sensibilité et retenu le difficile sujet qu’est l’adolescence. Sans être traités de façon superficielle, on revit ces pénibles moments de la première peine d’amour, des tromperies, des soirées qui se terminent mal et surtout de ce fervent désir de découvrir qui nous sommes vraiment.

La force de Dellaira réside principalement dans la grandeur et l’authenticité de ses personnages. Que ce soit la douce mais vorace Laurel, qui est dans l’urgence de vivre et en pleine crise identitaire suite au décès de sa sœur, ou son père et sa mère qui, malgré leur séparation, tentent par tous les moyens de rester debout malgré l’éclatement de leur famille. L’entourage de la jeune fille, particulièrement ses deux meilleures amies, apporte aussi un vent de fraîcheur au roman et permet au lecteur de se pencher sur des situations particulièrement délicates pour les jeunes adolescents: l’identité sexuelle versus le regard des autres.

Ava Dellaira offre ici un premier roman original et tout en subtilité. On retrouve un très grand respect envers ces adolescents qui mordent la poussière et qui tentent tant bien que mal de s’en sortir indemnes. La vie, la mort, l’amour, un roman fascinant sur lequel il est bien de s’attarder le temps d’une lecture.

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