LittératureRomans québécois
Crédit photo : Libre Expression
Comme tout roman de chicklit, La vie au pas de course débute avec une héroïne qui pour une raison ou une autre commence une quête. Généralement, elle est amoureuse, et le lecteur s’attache au personnage souvent charmant et spontané, imparfait mais attachant. D’ailleurs, ce sont justement ses failles juste assez bien dosées qui le rendent sympathique.
Ici, pas question de quête amoureuse puisque Gabrielle forme un couple fort, uni et encore très amoureux avec son mari. Cependant, son chemin l’amènera à rencontrer un ami de sa sœur, l’énigmatique Jacob, éditeur d’un grand magazine américain, qui lui chavirera le cœur et la tête le temps de quelques jours. Ou quelques mois.
Bien que très romantique, cette histoire aurait davantage eu sa place dans un «traditionnel» roman de chicklit, dans lequel l’héroïne serait libre et intéressée. Gabrielle a beau être renversée par sa rencontre avec Jacob, elle sait, et le lecteur sait qu’elle ne laissera pas sa famille pour refaire sa vie à New York. C’est loin d’être le sujet principal du roman, et on tente de le faire passer comme un grand déchirement pour Gabrielle, alors qu’il n’en est rien.
L’autre drame de Gabrielle, beaucoup moins superficiel celui-là, touche sa mère, soudainement atteinte d’un grave cancer qui l’emportera plus tôt que tard. Très proche de celle-ci, Gabrielle gère difficilement cette nouvelle, et passera tout son temps à tenter de prendre soin d’elle. Trouvant son défi de demi-marathon un peu abstrait finalement, elle trouvera une façon de lui faire prendre tout son sens, aidant sa mère du même coup.
Bien qu’on finisse par s’attacher à Gabrielle et à sa famille, et que la fin du roman nous touche finalement plus qu’on ne l’aurait pensé au début, Gabrielle semble trop souvent trop lisse. À part le cancer de sa mère, Gabrielle mène une vie parfaite autant sur le plan personnel que professionnel. Pour un roman, ça manque un peu de substance. Sans vouloir la voir se plaindre à tout bout de champ, un peu plus de nuances auraient été bienvenues. C’est ennuyant à la longue de lire que tout va (presque) parfaitement bien dans tous les domaines de sa vie.
Malgré quelques égarements dans l’histoire, La vie au pas de course est tout de même un roman qui finit par nous toucher et nous émouvoir, et qui saura trouver son public sans trop de mal. Pour un premier roman, Julie Grenier s’en tire plutôt bien.
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de la rédaction