La série «Vol 459» avec Claudia Larochelle, Martin Michaud, Pierre Szalowski et Aline Apostolska – Bible urbaine

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La série «Vol 459» avec Claudia Larochelle, Martin Michaud, Pierre Szalowski et Aline Apostolska

La série «Vol 459» avec Claudia Larochelle, Martin Michaud, Pierre Szalowski et Aline Apostolska

L’union fait la force

Publié le 20 novembre 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : VLB Éditeur

Un peu plus de deux ans après le succès de la série L’Orphéon, VLB Éditeur renouvelle l’expérience avec des nouveaux auteurs et un nouveau sujet. Quatre auteurs québécois ont été approchés pour écrire chacun un roman à partir d’une prémisse commune. Dans Vol 459, un avion assurant la liaison Paris-Montréal s’abîme en mer de façon inexpliquée. Qui étaient les voyageurs dans cet avion? Qui faisait partie de l’équipage? De quelle façon la vie des gens qui restent se retrouve-t-elle changée à jamais? Ce sont quelques-uns des sujets qui ont été abordés dans cette toute nouvelle série écrite par Claudia Larochelle, Martin Michaud, Pierre Szalowski et Aline Apostolska.

«Les Îles Canaries» de Claudia Larochelle

Dans Les Îles Canaries, Claudia Larochelle a fait de Louisa, son personnage principal, une agente de bord sur le vol 459. Au début de l’histoire, on sait déjà que l’avion s’est écrasé, et qu’il n’y a aucun survivant. Chaque chapitre met en scène une personne qui faisait partie de la vie de Louisa, et qui témoigne de l’effet de sa disparition. Au fil de l’histoire, le lecteur découvrira des éléments lui permettant de comprendre certains des secrets de Louisa, des secrets que sa famille et ses proches ne découvriront probablement jamais.

Si la formule est intéressante, elle a le désavantage de devenir un peu répétitive à la longue, bien que ce roman (comme les trois autres de la série) soit plutôt bref. Claudia Larochelle a tout de même l’expérience des recueils de nouvelles, et c’est plutôt à cela que s’apparente le livre Les Îles Canaries, qu’on a plus de chances d’apprécier si on le lit avant les autres.

«S.A.S.H.A.» de Martin Michaud

Considéré par plusieurs comme le maître du suspense québécois, Martin Michaud a choisi pour son roman d’écrire une histoire de suspense un peu, mais aussi de science-fiction. Un homme, Elias, et un petit garçon, Sasha, errent dans l’aéroport, dans l’attente du retour de Luana, la maman de Sasha. Luana doit arriver par le vol 459, et son retour va mettre fin aux nombreux problèmes que semble avoir Elias. Sauf que c’est sans compter que Luana ne donne plus de nouvelles depuis longtemps, qu’elle ne s’est pas présentée aux derniers rendez-vous, et qu’Elias a l’impression constante d’être poursuivi. Est-ce vraiment le cas, ou c’est la fièvre qui lui donne cette impression?

Bien que plutôt compliquée, l’histoire de Martin Michaud se tient, et se dévoile peu à peu, au fil des pages. Même si elle appartient définitivement à la science-fiction, on ne s’enfonce pas du tout dans le genre, et le roman a le pouvoir de plaire même à ceux qui sont généralement rebutés par les histoires mettant en scène des êtres extraordinaires et des agences qui contrôlent leurs pensées par ordinateur. Parce que oui, il est un peu question de cela dans S.A.S.H.A., mais fidèle à lui-même, Martin Michaud a tout de même terminé son roman sur une révélation inattendue, qui ne vient pas résoudre un mystère, mais qui garde tout de même l’attention du lecteur jusqu’à la toute dernière ligne.

«Elle était si jolie» de Pierre Szalowski

Qu’est-ce qu’un acteur reconverti en agent immobilier et une hôtesse de l’air disparue il y a vingt ans ont en commun? Et surtout, quel est le lien avec le vol 459? En 2013, à Trois-Rivières, Daniel Béland a tout pour être heureux, jusqu’à ce matin du 24 juin, moment auquel il reçoit une demande d’amitié sur Facebook d’une femme disparue il y a plus de vingt ans. Et quand cette femme commence à lui parler et à lui rappeler son passé qu’il avait préféré oublier, Daniel comprend que sa vie risque de basculer à nouveau.

Alternant constamment entre Montréal, Trois-Rivières et Paris, entre 2013 et 1992, l’histoire de Pierre Szalowski a définitivement de quoi intriguer. Sauf que ces allers-retours constants finissent par être plus mélangeants qu’autre chose et l’histoire, bien qu’ayant une fin plutôt inattendue, comporte beaucoup trop d’éléments qui se tiennent plus ou moins. Dommage, parce que si la prémisse était plus simple, on pourrait sans doute l’apprécier davantage.

«Fleur de cerisier» d’Aline Apostolska

Après avoir quitté le Vietnam alors qu’il n’était âgé que de quelques mois, et avoir été élevé à Montréal, Mark a refait sa vie à Boston. Peu de temps après la mort de sa mère adoptive, sa femme lui apprend qu’elle est enceinte de leur premier enfant. Mark, qui ne s’était jamais vraiment posé de questions sur ses origines, remet toute sa vie en question, et part sur les traces de la femme qui l’a mis au monde.

Sans aucune longueur, Aline Apostolska va droit au but, non sans garder une certaine part de mystère. Notamment, qui Mark vient-il attendre à l’aéroport ce 24 juin 2013? De quelle façon sa vie aurait-elle changé si l’avion ne s’était pas écrasé et de quelle façon va-t-elle changer maintenant que l’accident est arrivé? Peut-il revenir à sa vie d’avant comme si de rien était? Et surtout, a-t-il fait tous ces sacrifices pour rien, maintenant que le casse-tête ne pourra plus jamais être complété? Sensible, délicate, surprenante et touchante, cette histoire est aussi la plus complète et la plus concise, ce qui en fait probablement la meilleure de la série.

On se retrouve avec Vol 459 devant quatre romans très différents, mais se complétant à merveille. Définitivement, les quatre auteurs ont travaillé ensemble pour bâtir chacun leur histoire, mais également s’assurer qu’elles se complètent toutes. Tous les personnages font minimalement une apparition dans les autres romans, certains détails sont mentionnés à plusieurs reprises, etc. On n’oublie ainsi jamais que chacun des romans, même s’il peut être lu individuellement, fait partie d’une série, qui mérite d’être lue au complet.

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