«La première chose qu’on regarde» de Grégoire Delacourt – Bible urbaine

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«La première chose qu’on regarde» de Grégoire Delacourt

«La première chose qu’on regarde» de Grégoire Delacourt

Devrait-on reprendre une formule gagnante?

Publié le 10 avril 2013 par Jean-Francois Lebel

Crédit photo : Hachette Canada

Il est impossible de parler du nouveau roman de Grégoire Delacourt sans mentionner La liste de mes envies. C’est avec ce second livre que l’auteur s’était fait connaître l’an dernier et les similitudes sont immanquables. Un homme ordinaire à qui il arrive un évènement extraordinaire, le tout se déroulant dans un village de quelques centaines d’habitants. En bonus? Une morale véhiculant de belles valeurs. Est-ce qu’on aurait un peu étiré la sauce comme les trop nombreuses saisons de How I Met Your Mother?

Arthur Dreyfuss est un jeune homme dans la vingtaine qui mène une vie banale comme garagiste dans un petit village. La première chose qu’on regarde relate les bouleversements qu’a provoqué Scarlett Johansson lorsque cette dernière a frappé à sa porte. La rencontre entre la beauté hollywoodienne et ce «Ryan Gosling en mieux» permet à l’auteur de parler du désir, de l’amour et d’une relation nouvelle. On y traite aussi l’image et son importance, en plus de la confiance en soi et envers les autres.

Delacourt avait raison de reprendre certaines caractéristiques ayant fait son succès. Avec une histoire simple à la base et des personnages attachants, il parvient à communiquer un message sans que le lecteur ne sente qu’il se fait faire la morale. Outre l’histoire d’amour à la Nicholas Sparks, on trouve une certaine critique du vedettariat et des magazines à potins qui s’immiscent dans la vie privée des célébrités.

Après avoir troqué le monde de la couture pour celui de la mécanique automobile, l’auteur remplace ses références à Belle du Seigneur (Albert Cohen) pour les vers d’Exister (Jean Follain). On ne fait pas toujours le parallèle et la pertinence de ces extraits est à discuter. Grégoire Delacourt fait aussi usage de nombreux référents extratextuel qu’on peut ne pas connaître davantage, selon notre âge et notre culture.

À cela, on ajoute une surabondance d’informations lorsqu’il décide, par exemple, de décrire un lieu. Ces descriptions, volontairement très coupées du reste de la narration, forment de grosses parenthèses à l’histoire et font parfois une page entière. Encombrant le texte inutilement et alourdissant la lecture, le tout a aussi le pouvoir de gâcher de beaux moments d’émotions (particulièrement celui de la page 210).

Au final, Delacourt ne surprend pas dans sa façon de conter, mais il réussit quand même à surprendre le lecteur à au moins deux reprises par des tournures inattendues dans le fil du récit. Malheureusement, il est un peu trop tard pour sauver la mise. Une étoile par grosse surprise, ça ne fait que deux grosses étoiles.

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