Littérature
Après s’être consacrée à la littérature jeunesse et plus précisément adolescente avec des livres comme Love Zone (3e place du Palmarès Communication Jeunesse 2010-2011), l’auteure québécoise Chantal d’Avignon s’est maintenant tournée vers le roman pour adultes, sans toutefois perdre son objectif premier qu’est le divertissement. Basant son histoire sur la paléontologie et l’archéologie en Mongolie, l’auteure s’inscrit dans la foulée des livres à constants rebondissements comme ceux d’auteurs tels que Steve Berry, Dan Brown ou plus près de chez nous, Sonia Marmen.
«Les chercheurs finirent par dégager complètement le fossile étonnamment bien conservé dans le sol. Il avait bel et bien l’allure d’un hominidé. Fait rarissime: il ne manquait aucun élément à l’ensemble du squelette.»
Le résultat est un roman d’aventures qui met en scène une archéologue québécoise du nom de Frances Laguerre, que nous suivons dans le cadre d’une campagne de fouilles en Mongolie, afin de trouver des artefacts et si possibles des restes humains des premiers hominidés du désert de Gobi. En compagnie des membres de l’équipe qu’elle devra diriger, elle fera la découverte et conséquemment l’analyse d’une cave mystérieuse offrant un spectacle de peintures préhistoriques saisissant, de même que des artefacts de grande valeur pour le patrimoine préhistorique mongole. Parmi ces artefacts, un texte original de K’ong Fou-Tseu, alias Confucius. Or, Frances y a découvert une pierre aux pouvoirs de prime abord étrange et son esprit scientifique sera vite confronté à l’univers plus spirituel tel que décrit par le grand philosophe, de même qu’à des forces qu’on pourrait qualifier de surnaturelles. S’ensuivra un incroyable imbroglio d’aventures et de péripéties dans le lequel le lecteur devra choisir de s’abandonner… ou non.
En effet, ce roman s’adresse en priorité aux lecteurs, pour ne pas dire aux lectrices avant tout, qui aiment non seulement le roman d’aventures archéologiques, mais qui sont aussi prêts à se laisser porter par une histoire qui peut par moments paraître un peu trop invraisemblable. Les amateurs du genre retrouveront ici tous les ingrédients de la recette du roman estival d’action à forts et constants rebondissements, ce qu’on appelle dans le jargon un «page turner». Nous sommes dès les premières pages fixés sur les personnages principaux et transportés dès lors dans l’aventure, qui se situe dans un décor exotique, désertique et rarement dépeint dans la littérature du genre au Québec. Là réside la force de ce roman: dans sa volonté de raconter une histoire située dans une région moins connue du grand public, et de la ponctuer constamment de détails scientifiques étroitement liés aux recherches paléontologiques actuelles. Le tout est bien vulgarisé pour le grand public et par conséquent facile à suivre.
Il s’agit cependant d’un premier roman pour adulte pour l’auteure et certains petits détails le laissent transparaître. Les cinquante premières pages sont une véritable petite bombe d’informations qui servent à ancrer fermement le lecteur dans le contexte de l’aventure, mais qui vont si vite que nous avons parfois l’impression d’un manque de substance. Les personnages principaux sont à cet effet un peu trop caricaturaux et auraient eu avantage à être plus développés pour vraiment plaire à un vaste public. L’histoire d’amour qui se trouve au cœur du roman s’adresse ici à un public typiquement féminin, qui aime les histoires pimentées, exotiques et surprenantes, un peu comme dans certains romans de la prolifique auteure américaine Nora Roberts.
Il n’en demeure pas moins que c’est un premier roman somme toute réussi et qui saura surtout plaire aux amateurs de romans d’aventures archéologiques, qui aiment apprendre tout en se divertissant. Un cocktail parfait pour lire lors des longs après-midis chauds d’été, dans lequel vous plongerez pour le plaisir et que vous terminerez sans avoir la tête lourde de grandes questions philosophiques. Idéal si vous désirez décrocher, tout simplement!
Appréciation: ***
Crédit photo: Guy Saint-Jean Éditeur
Écrit par: Evelyne Ferron