«La petite anecdote de…»: l'autrice Jolène Ruest, qui déclare son amour pour le punk – Bible urbaine

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«La petite anecdote de…»: l’autrice Jolène Ruest, qui déclare son amour pour le punk

«La petite anecdote de…»: l’autrice Jolène Ruest, qui déclare son amour pour le punk

Quand les anarchistes prennent d'assaut la piste de danse!

Publié le 14 décembre 2020 par Vincent Gauthier

Crédit photo : Camille Gladu-Drouin

Chaque semaine, Bible urbaine demande à des artistes de tous horizons de raconter une anecdote ludique, touchante ou simplement évocatrice sur un thème inspiré par son œuvre. Cette fois, c’est au tour de Jolène Ruest de se prêter au jeu! Elle nous raconte, avec une plume confiante et directe, un évènement en particulier qui a donné le coup d'envoi à l'écriture de son deuxième roman, Les danseurs étoiles parasitent ton ciel, paru aux Éditions XYZ en juillet dernier. Un bar douteux, une piste de danse, une chanson sud-coréenne et une gang qui lâche son fou donnent le ton à cette petite anecdote simple et efficace. Bonne lecture!

Des anarchistes avec leurs chiens chillaient sur un terrain désaffecté. Le centre-ville était leur lieu de réunion. Peut-être même leur maison à ciel ouvert. J’avais dix ans, et ils m’intriguaient, les punks. Ou les «ponques», comme l’avait prononcé mon père pendant que nous marchions sur Sainte-Catherine lors d’une sortie familiale dans la métropole, que j’allais habiter une fois adulte.

Était-ce l’importance de l’ameutement, la couleur de leurs cheveux rasés sur les côtés, les studs sur leurs vestes en cuir ou leur nonchalance, assis ainsi dans la gravelle? Je me demande encore pourquoi ces punks ont marqué mon imaginaire d’enfant.

Aujourd’hui, ce que je sais en tant que mélomane, c’est que le rythme effréné, le chant gueulard et le chaos émanant des mélodies me galvanisent. J’aime le punk. Le genre et les gens.

Il n’est donc pas surprenant qu’une bande à la chevelure hirsute et aux vêtements patchés ait attiré mon attention la première fois que je suis allée Chez Françoise. Ce bar perdu sur Sainte-Catherine, le #1 dans l’Est d’après son enseigne, a longtemps été le repaire des fans de Crass et de Discharge, passé minuit. Pour les quilles de 50 pas chères, le karaoké. Et la piste de danse.

Ce soir-là, les punks avaient pris possession des lieux le temps d’une chanson. Leur désinvolture me rappelait celle des anarchos du terrain désaffecté. La piste de danse, leur terrain de jeux. Ils s’amusaient comme des enfants à reprendre la chorégraphie du hit de l’été, «Gangnam Style» de Psy.

Je savais déjà que j’assistais à un moment inspirant, une scène unique. Survoltée et improbable.

«Gangnam Style» dansé par des iconoclastes.

Aujourd’hui, le bar Chez Françoise ne sert plus de repaire aux punks. Le laisser-aller de la propriétaire a plutôt amené une réputation sulfureuse à son établissement, pour ne pas dire sordide ou carrément trash. Qu’importe.

Cette première visite marquante a suffi pour qu’une étincelle fasse naître un feu de création, que cette danse volée à la réalité devienne un point tournant dans Les danseurs étoiles parasitent ton ciel.

Le deuxième roman de Jolène Ruest, Les danseurs étoiles parasitent ton ciel, est disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies. Cliquez sur l’image ci-haut pour en savoir plus! Vous pouvez lire d’autres petites anecdotes juste ici.

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