«La liste de mes envies» de Grégoire Delacourt – Bible urbaine

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«La liste de mes envies» de Grégoire Delacourt

«La liste de mes envies» de Grégoire Delacourt

Voyage au bout de nos désirs

Publié le 7 avril 2013 par Marie-Michèle Martel

Crédit photo : JCLattès

Gagner au loto, ça ne change pas le monde, sauf que! Voilà bien ce qui arrive à Jocelyne, mercière de la petite ville d’Arras. Toute en délicatesse, la plume de Grégoire Delacourt amène le lecteur sur la route de l’introspection dans son plus récent roman, La liste de mes envies.

Notre héroïne, qui n’en est pas vraiment une comme nous le verrons, Jocelyne Guerbette est une femme plutôt simple. Elle se satisfait bien de son rôle d’épouse et de mère. Elle aime bien être propriétaire d’une mercerie et animer un blogue sur le tricot. D’ailleurs, ce dernier obtient un succès des plus intéressants. Bref, tout ceci lui convient très bien. Jusqu’au jour où…

Non pas qu’elle aime le loto, en fait elle ne joue jamais, mais ce jour-là, Jocelyne a pris un billet et a remporté 18 547 301 euros et 28 centimes. Elle a des rêves, bien sûr, mais qui n’en a pas? Jo, elle, ne croit pas que l’on peut changer de vie aussi facilement. Ou plutôt, elle ne croit pas vouloir changer de vie. Et c’est bien là tout son dilemme. Au fil du livre, le lecteur comprend que le personnage central, Jocelyne, n’est pas vraiment une héroïne, mais plutôt un personne qui ne prend pas les rennes de son aventure.

Grégoire Delacourt nous amène à la rencontre de soi. Le lecteur qui écoutera attentivement voudra lui aussi rédiger la liste de ses envies. Après tout, beaucoup de choses sont possibles avec 18 547 301 euros et 28 centimes, mais que veut-on vraiment? Pour Jocelyne, on se demande plutôt ce qu’elle ne veut pas perdre. Bien qu’elle soit satisfaite au quotidien, celui-ci est loin d’être parfait.

Roman d’introspection, le lecteur pour qui la lecture est à la fois une source de réflexion et de questionnement saura y trouver la base d’une réflexion sur ses réels besoins. La narration, parfois à la troisième personne, parfois à la première, mais toujours lente permet ce type de réflexion. Par contre, elle pourra mettre de côté certains lecteurs qui souhaitent seulement se laisser bercer par l’histoire. L’absence de péripéties peut parfois ennuyer les lecteurs qui souhaiteraient beaucoup mieux pour Jocelyne.

Il n’y a aucun doute, la plume de Grégoire Delacourt est purement française. Elle ne cherche pas à «s’internationaliser» pour rejoindre plus de lecteurs et chercher le succès. Les premières pages nous guident dans l’exploration d’un panorama à la Amélie Poulin. Puis, sans perdre de sa douceur, l’écriture s’éloigne de son mystère. Remarquez, elle s’ajuste probablement au personnage terre-à-terre qu’est Jocelyne.

Malgré tout, quand il referme le livre, le lecteur ne peut s’empêcher de penser à ce qu’il a et à ce qu’il aimerait d’avoir. Et si c’était là le but, avoué ou non, réfléchi ou non, de Grégoire Delacourt, il a réussi son pari.

La liste de mes envies est aussi disponible sous format audio et numérique. Si vous avez aimé, n’hésitez pas à vous lancer dans son nouveau roman, La première chose que l’on regarde, publié chez JCLattès (2013) et qui n’est pas passé inaperçu en France.

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