LittératureRomans québécois
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Il est effectivement intéressant de se poser ces questions dans une société qui entretient une drôle de relation avec les membres de son star-système. Loin d’Hollywood ou même de la France, le Québec est un petit marché pour le nombre de vedettes que compte son star-système. Si les Québécois ont tendance à aduler leurs idoles, ils ne supportent généralement pas que celles-ci agissent comme les stars américaines ou européennes. Ici, pas de limousines, de chauffeurs privés et d’accès privilégiés. On attend de nos animateurs, chanteurs ou acteurs préférés qu’ils agissent comme Monsieur et Madame Tout-le-monde, et on aime les rencontrer à l’épicerie ou dans la rue.
C’est d’ailleurs l’un des points communs à la plupart des personnes interrogées dans le livre. Entre Guylaine Tremblay qui dit sortir ses poubelles en pyjama le matin, jusqu’aux gars de Simple Plan qui disent vivre une vie plutôt modeste étant donné leurs moyens et leur succès international, on comprend que les Québécois, peu importe la carrière ou le succès qu’ils ont, ont cette tendance à rester plutôt humbles.
Si la réponse à cette question est assez unanime, celle concernant la définition de la gloire est plutôt différente d’une personne à l’autre. Plusieurs pensent que la gloire ne peut pas durer, certains, malgré la reconnaissance qu’ils obtiennent, jugent ne jamais l’avoir obtenue, alors que d’autres en sont pleinement conscients. Une chose est claire: peu importe la situation, il faut savoir faire des sacrifices, et ce n’est pas tout le monde qui est fait pour la gloire. La reconnaissance et l’amour sont certainement des sentiments incroyables, mais ils viennent généralement avec le revers de la médaille, les responsabilités et l’absence de vie privée.
Et à l’heure des réseaux sociaux, de YouTube et des selfies, quelle est la valeur de la gloire? Tout le monde peut-il l’obtenir? Sans doute. Mais encore une fois, l’envers de la médaille n’est pas toujours rose. Perdre la gloire, surtout après l’avoir obtenue rapidement, comme dans le cas d’une téléréalité, par exemple, peut s’avérer très difficile.
Tous ces sujets et bien plus sont abordés dans ce livre de Josélito Michaud, en vente depuis déjà quelques mois. Il y présente des entrevues portraits de quelques dizaines d’artistes d’ici et d’ailleurs, toujours accompagnés de magnifiques photos qu’il a lui-même prises. Si toutes ces réflexions sont intéressantes, les entrevues étant plutôt longues, les questions (et les réponses) finissent généralement un peu par se ressembler. La gloire démystifiée n’est pas un livre dans lequel on peut plonger et qu’on peut lire pendant des heures. Au contraire, on le lit petit peu par petit peu, quelques portraits à la fois.
Quiconque s’intéresse le moindrement au show business québécois risque d’y trouver des réflexions intéressantes, ou au moins, de beaux portraits avec beaucoup de stars d’ici. Fait intéressant, les dernières mises à jour ont dû être faites à la dernière minute, parce que les exemples cités remontent généralement à l’année 2013, parfois même 2014. Rien n’est plus actuel. Définitivement un beau livre à laisser sur une table de salon et à feuilleter lentement.
L'avis
de la rédaction