«La fille du vidéoclub» de François Désalliers: l’amour avec les yeux du coeur

Alain est un jeune homme perturbé. Ayant précédemment voulu tuer une fille et tenté de se suicider, il est, au début du roman La fille du vidéoclub de François Désalliers, en thérapie suite à ses moments difficiles. Laid, inadapté et sans amis, il fait la connaissance de Nancy, son parfait opposé. Nancy, belle déesse noire, charmante, souriante et douce, travaille au vidéoclub où Alain loue des films pornos.

Les thérapeutes d’Alain lui conseillent de tenir un journal, ce qu’il fait, tant bien que mal, quand il n’est pas à la brasserie où il est employé, ou dans son sous-sol à regarder ses films pornos. Rien ne le destinait à rencontrer Nancy, et encore moins à les faire tomber amoureux l’un de l’autre. Malgré tout, la rencontre de Nancy apporte beaucoup de bien dans la vie d’Alain. Il renoue avec ses anciens amis, passe moins inaperçu et comprend que sa vie a un sens.

Les expressions «ne pas se fier aux apparences» et «c’est la beauté intérieure qui compte» s’appliquent parfaitement à ce huitième roman de François Désalliers, dans lequel l’amour et l’amitié prennent une place déterminante. Si on s’émeut de l’amour aveugle et de la patience infinie que porte Nancy à Alain, on se tanne un peu de sa déprime, de ses doutes et de son insécurité à lui. Vers la fin, cela commence à être un peu redondant pour le lecteur.

On s’explique également un peu mal pourquoi et de quelle façon des gens dont Alain n’a jamais vraiment été proche deviennent soudainement de très bons amis et sont prêts à lui pardonner toutes ses fautes du passé. Certaines remarques passées par Alain dans son journal appuient également cette incompréhension. Cependant, au fil de la lecture, on apprend à connaître Alain comme ses amis doivent le connaître, et on sent une réelle évolution du personnage. On finit par se laisser accrocher par cette histoire vraie et touchante. À travers les poèmes de Baudelaire qu’apprennent Alain et Nancy, on comprend ce qui les a liés et quels sont leurs points en commun.

Malgré quelques passages certes un peu mal développés, on veut croire à cette histoire d’amour et on se laisse d’ailleurs transporter par ce roman dans lequel les apparences et la beauté superficielle n’ont rien absolument d’attirant.

Appréciation: ***

Crédit photo: Éditions Druide

Écrit par: Camille Masbourian