«La femme qui décida de passer une année au lit» de Sue Townsend – Bible urbaine

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«La femme qui décida de passer une année au lit» de Sue Townsend

«La femme qui décida de passer une année au lit» de Sue Townsend

Quand l’emballage et le contenu ne concordent pas

Publié le 4 novembre 2013 par Marie-Michèle Martel

Crédit photo : La courte échelle

Publié aux éditions La courte échelle, le nouveau roman de Sue Townsend, La femme qui décida de passer une année au lit, aborde les multiples maux de la société actuelle. Bien que le fond soit porteur de sens, l’emballage nuit cependant à l’enthousiasme du lecteur.

Avec le départ de ses enfants pour l’université et la présence d’une cuillère de soupe oubliée sur son fauteuil préféré (des gouttes qui font déborder le vase!), Eva Beaver fait face à la banalité (et à la stupidité) de sa vie de famille. Et il y a de quoi. Son mari, Brian, est un être totalement asocial et passionné par son métier d’astronome, et ses jumeaux, Brian Junior et Brianne, ont un ego totalement démesuré. Les citations des journalistes sur la quatrième de couverture nous informent que Sud Townsend est l’une des auteurs les plus drôles de sa génération…

Drôle, oui. Une forme d’humour bien particulier cependant. Cet humour transparaît surtout dans le choix des noms des proches d’Eva. Plusieurs passages offrent en effet des situations d’humour bien simples et pour lesquelles on ne peut réprimer qu’un sourire. Oublions toutefois les éclats de rire. Il s’agit ici d’une forme d’humour subtil et tout en réflexion. La réflexion demeure tout de même en surface.

Que l’humour convienne ou non, le principal problème de la traduction de The Woman Who Went to Bed for a Year se situe principalement dans le traitement de l’emballage. Outre un résumé qui nous attire particulièrement, la couverture n’est aucunement représentative du récit. Cette année passée au lit n’a aucun lien avec la littérature. Alors que la couverture sous-entend que la personne lit pour alimenter sa réflexion pendant cette année, il en est tout autrement. Le lecteur sent qu’Eva se retire tranquillement du monde.

Dommage, l’emballage promettait tant. La promesse gagne sur le contenu au final. Alors, même si le récit est intéressant, les attentes initiales du lecteur ne sont pas comblées. Tout le «paratexte» est bâti par l’équipe éditoriale et soulève différents questionnements dans le milieu du livre. Il s’agit bien là d’une perception objective du produit.

Des souvenirs, des réflexions sur ses objectifs et son retrait du monde, Eva sera confrontée aux multiples dimensions de sa vie. Bien que l’image qu’on se fasse du roman à partir de la couverture et du résumé ne soit pas à la hauteur de nos attentes, le texte ravive notre curiosité. Le lecteur souhaite savoir jusqu’où les personnages (et surtout, leur absurdité!) pourront aller.

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