«La courte année de Rivière-Longue» d'Elise Lagacé – Bible urbaine

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«La courte année de Rivière-Longue» d’Elise Lagacé

«La courte année de Rivière-Longue» d’Elise Lagacé

La beauté d'un conte

Publié le 19 avril 2013 par Jean-Francois Lebel

Crédit photo : Éditions Hurtubise

Premier roman d'une jeune auteure, La courte année de Rivière-Longue impressionne par son style unique et assumé. Elise Lagacé nous présente un conte allégorique rafraîchissant dont les emprunts à différents genres littéraires en font sa singularité. Bienvenue au village de Rivière-Longue. Ici, «on ne parle jamais des absents».

La courte année de Rivière-Longue s’ouvre sur une scène puissante. Précédé d’un prologue jouant la carte du mystère, le premier chapitre relate en effet la fuite d’Aline. À l’aube, alors que les deux cents habitants du village dorment encore, elle s’enfuit. Bien qu’on laisse volontairement le lecteur dans le noir quant aux motifs de son départ, on sait qu’elle ne le fait pas de gaieté de cœur. La jeune femme a besoin de tous les efforts du monde pour ne pas se retourner et rebrousser chemin, laissant derrière elle sa petite fille.

Le village de Rivière-Longue est plus fermé qu’il y paraît de prime abord. Un lieu hostile à l’amour, à la passion et même aux enfants. On y rejette l’Ailleurs. On n’apprécie ni les départs, ni les arrivés. Les chats, les oiseaux, les fleurs ne font pas non plus la joie des habitants. Plus c’est tranquille, mieux c’est! Avec un chapitre intitulé La fois qu’y a un chien qui a jappé, on comprend qu’il en faut peu pour faire beaucoup de remous. Les habitants montent «souvent en épingle des situations bien inoffensives.»

Au final, on se rend compte que cette histoire est en quelque sorte une allégorie de ce que vit le personnage d’Aline. Il y a un peu d’imaginaire relevant du conte, mais on remarque surtout l’aspect très théâtral de la plume de Lagacé, le côté très dramatique des dialogues, mais aussi les mises en scène un peu clownesques des scènes d’humour.

La courte année de Rivière-Longue s’avère un roman beau et touchant. Sans vouloir comparer à tout prix, Elise Lagacé apparaît comme une conteuse dans la lignée de Fred Pellerin. Chacun est unique en son genre, mais celui ou celle qui a apprécié les contes de Pellerin sera sans doute charmé par ce roman.

«La courte année de Rivière-Longue» d’Élise Lagacé, mars 2013, 18,95 $.

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