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Crédit photo : L’Instant même
La classe de madame Valérie suit plusieurs anciens élèves de la classe de 5e année de madame Valérie à différents moments de leur vie. Le concept est intéressant. Trois jours, 29 au 31 octobre, divisent le roman. Dans chacune des parties, le lecteur rencontre une à plusieurs fois les personnages, et ce, sur différentes années (1990, 1997 et 2011). Il s’agit là d’un véritable travail de narrateur. Et François Blais utilise plusieurs types de procédés de narration, allant même jusqu’à interpeller le lecteur sur son travail d’auteur.
Bien que le concept soit intéressant, il ne fonctionne pas tout à fait pour une principale raison: la liste des personnages. Une classe du primaire peut comprendre jusqu’à 30 à 32 élèves. Incluant l’enseignante, il s’agit là d’un nombre important de personnages. Évidemment, François Blais a fait un tri et en a choisi un certain nombre. Seulement, la liste pourrait être réduite afin que le récit nous permette de découvrir davantage la vie de certains personnages. C’est sûrement pourquoi certains d’entre eux ne reviennent pas souvent. Le lecteur se demande alors qu’elle était sa pertinence.
De plus, les sauts dans le temps sont souvent une méthode narrative des plus dynamiques. Dans ce cas-ci, ce n’est pas toujours réussi. Heureusement, le lecteur peut se référer aux dates. Rappelons seulement que la lecture se déplace entre plusieurs personnages et plusieurs années. Il y a donc plusieurs changements dans la lecture qui peuvent dérouter le lecteur. Il s’agit donc de se repositionner sur les événements passés et d’y plonger.
Bien que la structure ne soit pas optimale, la plupart des personnages et leurs histoires sont amusantes et nous replongent dans un temps si loin de nous. On se rappelle alors la timidité, les amourettes, les relations entre amis, etc. Certains élèves reviennent plus souvent et le lecteur a ainsi le temps de s’y attacher. De l’autre côté, on rencontre madame Valérie et les défis qu’elle rencontre au quotidien. Et si le lecteur se perd dans la narration de François Blais, on comprend que madame Valérie soit tout aussi perdue entre les élèves qui comprennent du premier coup, ceux qui ont de la difficulté, ceux qui sont plus matures et ceux qui ont besoin d’être accompagnés. La vision de l’enseignante est vraiment intéressante pour le lecteur.
Terminons sur une note plus légère. Bien que le format choisi est standard, il semble y avoir un déséquilibre entre la couverture et le poids des pages. Ainsi, plusieurs fois, il aura fallu changer de position dans une même période de lecture.
«La classe de madame Valérie» de François Blais, L’Instant même, 32,95 $.
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de la rédaction