LittératureBandes dessinées et romans graphiques
Crédit photo : Michel Lafon
Bon nombre de romans chick-lit ont abordé le célibat et la quête de l’homme idéal. Il suffit de penser, entre autres, à Rafaële Germain, Nathalie Roy, Annie Ouellet et Annie Quintin, pour ne nommer que celles-ci. Les romans légers et sucrés abondent et finissent tous par se ressembler au bout du compte. Il était donc risqué pour India Desjardins de se lancer dans ce bateau et d’y apporter un vent de fraîcheur. Cependant, en s’alliant avec Magalie Foutrier, les deux femmes ont relevé le défi de présenter aux amatrices de chick-lit un produit nouveau et original.
Le personnage de La Célibataire est une fille ordinaire et sans grands éléments physiques qui peuvent la catégoriser dans une classe à part. Encore une fois, c’est un personnage passe-partout: une grande brunette élancée aux yeux noisette qui a un goût prononcé pour la mode et les soirées entre amis. L’univers de La Célibataire est aussi typique pour n’importe quelle fille, alors que son appartement est convivial, coloré et bien rangé. Comme tout le monde, elle a des rêves avec de grandes vedettes de cinéma et elle se plaît à imaginer son mariage.
Toutes les filles peuvent aisément s’identifier à l’héroïne de la bande dessinée sans aucune difficulté. India Desjardins a fait en sorte de ne pas nommer son personnage afin que ses lectrices puissent se reconnaître à un moment ou l’autre de la lecture. On la reconnaît seulement grâce au nom «La Célibataire». Même chose pour les hommes, qui sont connus sous le pseudonyme «L’Ex». La BD d’une trentaine de pages est divisée en petites histoires anecdotiques, que ce soit l’ultime comparaison entre La Célibataire et sa meilleure amie nouvellement mariée et en attente d’un bébé, ou les nombreux blind dates que ses amies lui préparent, ou les moments routiniers de La Célibataire. Ces derniers sont dépeints avec humour, légèreté et peuvent littéralement être perçus comme de l’autodérision. L’imaginaire de Desjardins est drôle et on s’y plaît franchement. La Célibataire est attachante et sa naïveté nous charme dès le premier coup d’œil!
Et toutes ces histoires sont illustrées grâce à Magalie Foutrier, qui nous offre des dessins colorés, vivants et vibrants. Les paysages et chaque personnages sont illustrés avec soin, minutie et attention. Les dessins ne sont pas caricaturés, ce qui fait en sorte de rendre les histoires et les personnages beaucoup plus vivants. Les expressions faciales et les émotions sont aussi bien représentées et ajoutent encore plus de vie à cette bande dessinée.
Malheureusement (ou heureusement?), La Célibataire se lit beaucoup trop rapidement (vingt-cinq à trente minutes!) et nous laisse sur notre faim. On en aurait demandé un peu plus, compte tenu de l’effort et du temps investis au projet. Cependant, peut-être est-ce seulement le début d’une nouvelle aventure pour Desjardins et Foutrier, et qu’une seconde BD verra le jour prochainement. À suivre!
L'avis
de la rédaction