La bande dessinée «Lovapocalypse» de Philippe Girard – Bible urbaine

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La bande dessinée «Lovapocalypse» de Philippe Girard

La bande dessinée «Lovapocalypse» de Philippe Girard

Jusqu'où peut-on aller par amour?

Publié le 28 novembre 2013 par Marie-Michèle Martel

Crédit photo : Mécanique Générale

Avec sa plus récente bande dessinée Lovapocalypse, Philippe Girard aborde une tragédie bien connue qui a notamment touché le Québec au milieu des années 1990: la mort de plusieurs adeptes de l’Ordre du temple solaire dans un incendie. En mêlant ici une expérience vécue avec des faits réels, le bédéiste québécois nous entraîne dans un monde que l'on croit connaître, mais qui est plutôt difficile à comprendre.

Les histoires entourant les sectes sont nombreuses. Plusieurs d’entre elles nous ont été rapportées par des personnes qui les ont quittées (et qui veulent bien en parler) ou les personnes qui les ont infiltrées temporairement. Toutefois, les témoignages nous permettant de mesurer totalement l’ampleur de ce phénomène sont peu nombreux. Il est donc facile pour quelqu’un de l’extérieur d’en parler, mais que sait-on vraiment?

Lovapocalypse raconte l’histoire d’un adolescent français qui, suite au décès de sa mère, part pour le Québec avec son père et s’installe dans un «trou perdu». Son père s’y installe afin de rejoindre l’Ordre de la fraternité universelle. Alors qu’il évite le groupe, sentant bien la manipulation qui s’y déroule, Isaak tente de survivre dans ce village. La rencontre avec Rosalyne semble être la porte de sortie dont il a besoin.

Au fil du récit, le lecteur devine bien ce qui se dessine. Seulement, peut-il vraiment en comprendre la gravité? Les illustrations de Philippe Girard montrent bien le dilemme, l’uniformité des fidèles et ce monde qui s’effondre autour d’Isaak. Outre le récit, cette bande dessinée peut être un outil idéal pour ouvrir la conversation sur les groupes fermés et les sectes.

Bien que le rythme du récit soit plutôt lent, il s’accorde parfaitement à l’histoire. Après tout, la manipulation d’un groupe demande du temps. Elle passe par de petites choses. Seulement, que le lecteur soit bien averti, il ne s’agit pas de ses bandes dessinées où les phrases croustillantes vous arrachent un sourire ou du dégoût. C’est seulement ce sentiment de malaise qui envahit le moindre de nos pores jusqu’aux derniers moments. 

Lovapocalypse de Philippe Girard, publiée aux Éditions Mécanique Générale, est une bande dessinée peu commune où le réel rencontre la fiction. Le lecteur est bercé par le sentiment de connaître la situation, alors qu’il ne la connaît pas du tout en réalité. Pour ceux qui veulent une bonne dose de réalité dans un emballage coloré!

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