La bande dessinée «Croquis de Québec» de Guy Delisle

C’est vrai. Ce livre détonne des récits de voyage de Guy Delisle (par exemple, Chroniques de Jérusalem). Petit format, 80 pages, aucun phylactère. Le lecteur ou ,plutôt, l’observateur est plongé dans un carnet de croquis intime. Outre la courte introduction de Delisle, les croquis sont laissés à eux-mêmes et prennent chacun leur place.

La place des croquis, à savoir l’espace qu’ils prennent dans les pages offre un traitement intéressant. On a véritablement l’impression qu’ils ont été croqués sur le vif et n’ont pas été «aménagés» pour la publication. Certaines occupent donc plus de place sur une page que d’autres et ça semble tout naturel.

Contrairement aux bandes dessinées précédentes de Guy Delisle, il ne se met pas en scène. On voit à travers ses yeux. Et quiconque connaît Québec reconnaît chacun des endroits qui y sont représentés (ou presque). Il est possible de bien connaître la ville de Québec, sans être passé devant la plus petite façade en Amérique du Nord (6, rue Donnacona).

Mais les endroits, les bâtiments ne sont pas les seuls à y être représentés. Les gens de Québec ont aussi leur place. Alors, on ne peut s’empêcher d’avoir un petit sourire en coin en se rappelant nos propres expériences au Festival d’été de Québec ou même devant une fanfare militaire. Guy Delisle n’oublie personne et nous offre un regard, personnel bien sûr, mais différent sur la ville de Québec. Et si c’était possible, on aurait bien envie de s’y blottir.

Bien que ce court recueil diffère du style habituel des récits de Guy Delisle, Croquis de Québec nous replonge dans l’intimité du bédéiste. Qu’on le parcourt rapidement ou qu’on prend le temps de décrypter chaque illustration, l’expérience demeure savoureuse et nous rend impatient de nous procurer le prochain livre de Guy Delisle.