LittératureRomans étrangers
Crédit photo : Albin Michel
Le cancer secoue toujours. Et ici, il secoue même les vieux secrets de famille. En effet, Elsa apprend qu’elle est atteinte d’un cancer foudroyant. Elle entreprend donc de profiter de ses derniers jours avec son mari, sa fille et ses petits-enfants. Alors qu’elle entreprend un jeu de déguisement avec sa petite-fille Anna, cette dernière ressort une robe oubliée depuis longtemps qui réveille des souvenirs douloureux. La tromperie s’insère et se faufile dans les derniers moments d’Elsa, mais surtout dans les relations de Martti avec les femmes de son entourage.
Les secrets familiaux sont des sujets inépuisables pour les auteurs. Ici, Riikka Pulkkinen nous le présente avec délicatesse et sans haine. Les lecteurs ne pourront en vouloir aux différents personnages, se sentant même participant au secret. Et sur ce point, il n’y a rien à redire. L’écriture de l’auteure est douce, intrigante et toute en poésie. Seulement, la déception vient d’ailleurs.
Nominé pour le Prix des Lecteurs sélection 2013 du Livre de Poche, L’Armoire des robes oubliées a été mis de l’avant par plusieurs libraires cet été. Et le titre est intrigant, tout comme le texte de la quatrième de couverture. Pourtant, sont-ils vraiment justes? Nous ne le pensons pas et c’est pourquoi nous en avons été déçus.
Le titre n’est pas représentatif de l’œuvre. Le titre original est Totta qui signifie «vrai». Il nous semble que les variations autour de ce mot auraient été largement plus intéressantes pour ce récit. En effet, on y parle bien d’une robe, sortie d’une armoire. Seulement, on y accorde une importance relative et surtout, il n’est question que d’une robe. D’ailleurs, à l’arrière, on suggère qu’Anna est le personnage principal et qu’elle enquête sur ce secret. Seulement, l’enquête est plutôt courte. Elle ne représente pas le cœur du récit. Il aurait été préférable de miser sur la poésie, la douce plume de l’auteure et l’implication du lecteur.
L’Armoire des robes oubliées est sans conteste un ouvrage gorgé d’émotions. Riikka Pulkkinen plonge les lecteurs dans le labyrinthe de l’amour, mais aussi celui de la tromperie, et ce, tout en gardant un rythme poétique pratiquement dérangeant.
«L’Armoire des robes oubliées», Riikka Pulkkinen, Livre de Poche, 432 pages, 13,95 $.
L'avis
de la rédaction