«Incurables» de Lars Kepler – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«Incurables» de Lars Kepler

«Incurables» de Lars Kepler

Un thriller policier violent et imprévisible

Publié le 15 octobre 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Actes Noirs

Le couple d’écrivains Alexander et Alexandra Ahndoril, rassemblés sous l’acronyme Lars Kepler, a récemment mis le point final à l’un des romans les plus violents et imprévisibles à ce jour. En effet, Incurables est un thriller policier qui donne froid dans le dos, mais qui ne remporte cependant pas le pari de surpasser en émotions et en surprises l’étonnant et haletant L’hypnotiseur, paru aux éditions Actes Sud, en 2010.

Ce polar du couple de Suédois couronnés de succès, qui s’influencent de l’imagination déjantée de Stieg Larsson et Camilla Läckberg, a remis la main à la pâte avec cette histoire d’horreur à donner froid dans le dos, laquelle met en scène la violence et la noirceur du polar Les cruelles étoiles de la nuit de Kjell Eriksson, avec le suspense tendu comme un fil qui a créé l’engouement autour du roman Emergency 911 de Ryan David Jahn.

L’enquête policière de Joona Linna démarre à tombeau ouvert lorsque le chef de la Rikskrim Carlos Eliasson le contacte pour lui faire part d’un double meurtre atroce. À 450 kilomètres au nord de Stockholm, à Sundsvall, s’est produit l’inimaginable: une jeune fille prénommée Miranda est assassinée sauvagement dans la chambre d’isolement d’un centre de réhabilitation psychiatrique, alors que le macchabée de l’infirmière de garde Elisabeth Grim est retrouvé dans la grange voisine.

Avec des antécédents qui reflètent bien peu son professionnalisme à toute épreuve, Joona Linna devra se faire discret s’il ne veut pas se faire écarter de l’enquête. C’est pourquoi il va devoir agir en simple observateur et laisser les policiers faire leur travail. Par contre, la disparition de la jeune Vicky Bennet, qui s’est volatilisée dans la nature suite à cette terrible tragédie et dont les empreintes ont été retrouvées sur l’arme du crime, ne peut pas être un simple effet du hasard, mais une jeune fille aurait-elle pu commettre des crimes aussi barbares?

L’enquêteur Joona Linna devra jouer du coude et empiéter dans les platebandes de la police s’il désire mettre la lumière sur ses crimes sordides. Pendant ce temps, Daniel Grim, l’éducateur et principal confident de Vicky, est envoyé à l’hôpital suite au choc post-traumatique causé par le meurtre de sa femme, et en parallèle un jeune garçon de cinq ans du nom de Dante Abrahamson est kidnappé alors que sa mère était sortie du véhicule, la faute à une vessie qui allait exploser. Rien ne va plus dans la petite communauté de Birgittagarden. Où est donc passée Vicky Bennet? Peut-elle avoir commis ce double meurtre? Sinon, qui est le responsable?

Tant de questions qui virevoltent dans tous les sens, mais auxquelles il est impossible de répondre au cours de la lecture. En bon créateur de suspense, Lars Kepler a divisé son récit en 195 chapitres, dont le nombre faramineux a pour effet d’apporter un son lot de suspense à lui seul, en plus de présenter une dimension cinématographique qui nous donne constamment l’impression d’être aux prises avec un montage effréné. L’action s’enchaîne rapidement jusqu’au coup de théâtre final, qui met cependant un temps un peu trop long avant de se concrétiser. De plus, il aurait été préférable que les deux auteurs enlèvent complètement les vieux fantômes du passé qui continuent de hanter l’inspecteur, à savoir la disparition de sa femme Summa et sa petite fille Lumi, car ce segment ajoute 50 pages qui n’apportent absolument rien à l’histoire principale.

Si vous avez tout de même envie de lire un bon thriller policier dont le coup de théâtre est tout à fait imprévisible, gâtez-vous avec le petit dernier de ce couple de Suédois qui n’ont pas fini de faire parler d’eux!

«Incurables» de Lars Kepler, Actes Sud, collection Actes noirs, 557 pages, 36,95 $.

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