LittératureRomans québécois
Crédit photo : Les éditeurs en feu
On a pu constater le talent brut d’Ève avec son blogue Les fausses vérités, sur lequel, depuis 2015, elle partage quelques bribes de sa poésie, avec l’organisation et la mise sur pied de soirées de lecture poétique, avec sa pièce À go on criss le feu, présentée en ouverture de l’édition 2019 du ZH Festival, et maintenant avec Grand huit, son premier roman.
Affronter les montagnes russes
Grand huit, c’est le monologue intérieur de Camille, une jeune barista qui erre entre son travail, les parcs montréalais, les partys de cuisine, et sa tête. Celle pour qui une fête ne devrait jamais avoir de fin et pour qui «l’existence devrait être un gros Jell-O shot» n’a toutefois plus envie de fêter. Elle souhaiterait plutôt pouvoir confier son être à quelqu’un afin que, de son côté, elle puisse mettre ses tourments sur Pause et arrêter de se répéter: «J’t’un beau mess».
L’envie de faire une grande sieste arrive toutefois en même temps que sa rencontre inattendue avec Lou, qui la happe de sentiments rarement ressentis, et avec qui elle a profondément envie de construire quelque chose de beau. Alors que l’amour la submerge, elle doit aussi apprendre à composer avec la dépression qui viendra compliquer la construction de cette relation nouvelle.
Grand huit raconte donc l’histoire de Camille, une femme amoureuse mais tannée d’être fatiguée, et malgré tout épaulée et bien entourée de tout l’amour de sa mère, de son ami Jean-Christophe, sans oublier Lou, avec qui elle vit une relation passionnelle.
Une signature déjà bien définie
Malgré sa jeune expérience, on reconnaît déjà la plume au style bien affirmé de cette artiste autodidacte qu’est Ève Landry. Grand huit n’en fait pas exception.
À travers son écriture, l’autrice a le don de rendre le quotidien envoûtant en faisant étinceler des banalités à travers une prose qui ne s’enfle pas la tête, des métaphores qui font sourire, et un rythme rapide, composé de phrases courtes mais chargées de sens.
Ce roman se lit aisément et saura faire apprécier la poésie même aux plus sceptiques, puisque l’auteure propose des références et aborde des thématiques auxquelles les jeunes et les moins jeunes adultes s’identifieront fort probablement.
La lecture de ce livre est une embarcation dans un roller-coaster émotionnel. Grand huit fait rire, fait réfléchir et fera peut-être même pleurer les plus sensibles, et ce, à travers des mots justes et touchants.
Un autre bon coup signé Ève Landry, une jeune artiste fonceuse qui ne parle jamais pour ne rien dire, et que je vous encourage fortement à découvrir.
«Grand Huit» d’Ève Landry, Les éditeurs en feu, 155 pages, 25 $.
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de la rédaction