Littérature
Crédit photo : www.lebuvard.ca et M. Rousso
Sise en plein cœur des Cantons de l’Est, la bourgade de Gould, dont la population s’élève à quelques centaines d’habitants au plus, est en voie de devenir l’un de ces lieux incontournables, notamment grâce au travail acharné de Michel Vézina, tour à tour auteur, blogueur, critique littéraire et chroniqueur, et de Maxime Nadeau, libraire. Iconoclastes, outsiders, Vézina et Nadeau n’en font qu’à leur tête – pour notre plus grand plaisir.
En un peu plus de deux ans, ils ont littéralement créé une (petite) révolution en Estrie et, par extension, dans le milieu des lettres en général: c’est en effet en 2015 qu’ils ont inauguré Le Buvard, une librairie ambulante dans laquelle ils sillonnent les routes du Québec afin d’offrir aux lecteurs de régions les plus diversifiées – régions où, rappelons-le, on ne retrouve pas toujours de librairies – un éventail de romans, de recueils de poèmes, de pièces de théâtre, d’essais, de bandes dessinées et d’autres œuvres qui sustenteront leur imaginaire.
À peine un an plus tard, ils récidivent avec Le Salon, un pub-librairie, première initiative du genre dans la province. Symbiose parfaite entre les choses de l’esprit et la bonne chère, entre d’une part les nourritures de l’esprit et d’autre part «les nourritures terrestres», comme se complaisait à les appeler André Gide, Le Salon permet aux clients de vivre une expérience totale où littérature, alcools de choix et festins somptueux font bon ménage.
Plus récemment, l’auteur de Pépins de réalité et son complice ont mis sur pied le G.O.U.L.D. ou, pour être plus précis, le Grand Oratorio Ubuesque Littéraire Dérimé. Vézina, qui a, dans une autre vie, été clown – notamment pour le groupe punk français Bérurier Noir –, s’est inspiré de l’art du cirque pour créer avec Maxime Nadeau et une équipe de collaborateurs chevronnés, parmi lesquels on compte Francis Poulin, alias Frank Poule, et Marianne Verville, bien connus sur la scène littéraire et artistique estrienne, ainsi que Marie-Ève Bisson, un véritable cirque des mots, mais plus encore: il s’agit d’un laboratoire, d’un lieu expérimental où divers genres (poésie, slam, conte, nouvelle, etc.) et différentes formes d’expression se côtoient et s’interpénètrent: ainsi, le littéraire se marie volontiers avec la musique, la danse, le cirque.
En fait, le G.O.U.L.D. représente l’espace de tous les possibles, un vivier, un point de rencontres névralgique où des auteurs novices comme expérimentés présentent des textes inédits, mais aussi où de nouvelles formes d’expression, quelles qu’elles soient, émergent. En plus de la scène principale, où performent les artistes invités, le G.O.U.L.D. propose aux spectateurs des entresorts, qui donnent à voir et à entendre des écrivains et des performeurs dans une atmosphère plus intimiste.