«La faiseuse d’anges» de Camilla Läckberg – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«La faiseuse d’anges» de Camilla Läckberg

«La faiseuse d’anges» de Camilla Läckberg

Une famille entière disparue il y a plus de 35 ans?

Publié le 16 novembre 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : www.facebook.com/camillalackberg

Forte d’une maturité qui s’est forgée au fil des ans et des nombreux polars qu’elle a écrits chez Actes Sud dans les collections Babel noir et Actes noirs, Camilla Läckberg est rendue championne dans l’art du suspense. Avec La faiseuse d’anges, l’auteure suédoise de 40 ans multiplie les intrigues, les sauts dans le temps et les histoires parallèles pour livrer à ses lecteurs un polar aussi page turner que La sirène (2012) et Le gardien de phare (2013).

Un beau jour de Pâques de l’année 1974, sur l’île de Valö aux abords de Fjällbacka, la famille Elvander disparaît dans le mystère le plus complet. Seule la petite Ebba, âgée d’à peine un an, sera retrouvée par les policiers dans cette grande demeure abandonnée, en pleurs. Dans la salle à manger, le couvert a été dressé pour y accueillir six membres, mais aucun d’entre eux n’a eu le temps de terminer son assiette. Abracadabra! Tous sont disparus sans laisser de traces, mais comment cela est-il possible? Dans le voisinage, la machine à rumeurs ira bon train, de la bouche des habitants comme des policiers chargés de l’enquête à cette époque, mais la maison familiale sera laissée à l’abandon, et l’enquête, bouclée faute de preuves.

Mais voilà que 35 ans plus tard, Ebba revient sur l’île où elle a passé une courte partie de son enfance, en compagnie de son mari Melker, afin de redonner un souffle de vie à cette vieille maison qui n’a pas accueilli une âme qui vive depuis. Sauf que la demeure deviendra vite le théâtre d’évènements étranges qui porteront à croire que la jeune femme court un danger. Et, bien évidemment, c’est là qu’Erica Falck et son mari Patrick Hedström vont intervenir, rouvrant le dossier empoussiéré sur la famille Elvander pour faire la lumière à nouveau sur ce cas ayant fait frissonner bon nombre de Suédois.

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Bien documentée et entourée, Camilla Läckberg s’est rendue plusieurs fois en bateau sur l’île de Valö pour voir de ses yeux vus la fameuse colonie de vacances, toute peinte de blanc, qu’elle a transposée dans ce neuvième roman pour adultes. Certes, aucun drame ne s’y est produit en réalité, la demeure étant un gîte d’étape et un restaurant de nos jours, mais Läckberg n’a toutefois pas caché son envie de s’inspirer, avec plusieurs couches de fiction, de la diabolique Hilda Nilsson (1876-1917), reconnue coupable du meurtre de huit enfants de bas âge, et d’Hermann Göring, ce militaire et homme politique allemand ayant brillé aux côtés d’Hitler et du Parti national-socialiste lors du IIIe Reich, pour agrémenter sa trame de fond.

Ainsi, c’est avec tous ces détails que le lecteur se retrouve plongé comme entre deux eaux, d’un côté avec le passé mystérieux des Elvander, lequel a pour point de départ l’année 1908, et de l’autre, l’enquête policière rouverte au présent, dont les indices sont distillés au compte-goutte, d’une lenteur toujours bien calculée par l’auteure. Au premier abord, il peut être mélangeant d’effectuer la traversée entre les deux époques, car on retrouve presque autant de personnages que dans un roman russe!, mais un coup la lecture avancée et les noms bien ancrés dans la mémoire, on patauge au sein de cette histoire prenante et haletante qui nous mène bien innocemment jusqu’à un dénouement inattendu.

Camilla Läckberg ne déçoit pas avec La faiseuse d’anges, même qu’elle gagne des points dans les cœurs de ses lecteurs. C’est une romancière née qui a réussi à sortir du cancan Millénium et de son auteur Stieg Larsson pour briller d’un style froid et mystérieux qui lui sied à merveille.

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