Entrevue avec Benjamin Faucon: un jeune auteur à découvrir! – Bible urbaine

Littérature

Entrevue avec Benjamin Faucon: un jeune auteur à découvrir!

Entrevue avec Benjamin Faucon: un jeune auteur à découvrir!

Publié le 14 octobre 2012 par Josée Paquet

Tête à tête avec l’écrivain Benjamin Faucon, à qui l’on doit l’intrigant thriller Nova 19-3 et la saga d’Éden et le monde vert, une fiction d’envergure à la J.K. Rowling.

Parle-nous de ton nouveau roman Nova 19-3.

Nova 19-3 raconte l’histoire d’un citoyen on ne peut plus commun qui, un jour, se réveille au beau milieu d’une routine qui ne lui convient plus. Cherchant à se divertir, il décide de poster sur Internet un message qui dénonce, comme tant d’autres, le silence de l’État quant à l’existence des extra-terrestres. Au même instant, le directeur de la CIA classe un dossier dérangeant au sujet d’un ovni, ne se doutant pas qu’un habitant de la Grande Pomme s’apprête à en dévoiler le contenu sans même le savoir. Ce qui se voulait être au début qu’une simple farce prend finalement des allures de raz-de-marée médiatique et entraîne le héros dans une série de course-poursuites dans les rues new-yorkaises.

Ce thriller aborde le thème tant chéri par les tenants de la fin du monde. En m’attaquant à ce sujet, je voulais éviter à tout prix de tomber dans les clichés des «fictions-catastrophes» et tenter d’approcher ce sujet sous un nouvel angle.

Entre la saga d’Éden et le monde vert et Nova 19-3, il y a une marge; qu’est-ce qui t’a poussé à écrire un roman de fiction? Était-ce, à l’instar de J.K. Rowling, une façon de montrer au public que tu n’es pas cantonné dans des livres «jeunesse»?

J’ai commencé l’écriture d’Éden et le monde vert il y a plus deux ans et entre temps ma vie personnelle et professionnelle a grandement changé. Sans m’en rendre véritablement compte, ma personnalité a évolué tout comme mon écriture. Après avoir achevé le second tome (l’Ordre des explorateurs) je souhaitais faire une pause, écrire autre chose. La difficulté de rédiger une histoire en plusieurs volets est d’être constant, de ne pas en altérer le style ni d’en changer le public cible. Hors, l’envie d’écrire un roman plus «percutant», mêlant action et surnaturel, était inconciliable avec le dernier volet d’Éden et le monde vert. C’est pour cela que je m’étais accordé cette parenthèse et je ne le regrette pas. Cela a même été révélateur et c’est maintenant difficile d’achever l’histoire du petit Éden sans vouloir commencer en parallèle un autre thriller (rires).

Quelle a été, à tes yeux, la différence fondamentale entre l’écriture d’Éden et le monde vert et celle de Nova 19-3?

Probablement le rythme. D’un côté Éden et le monde vert se passe dans un monde où il est nécessaire de décrire l’environnement plus longuement, parfois au détriment de l’action, pour que les lecteurs puissent se plonger corps et âme dans ce monde où le jardinage est le «sport national». De l’autre côté, Nova 19-3, qui est un roman avec de grands rebondissements: fusillades, course-poursuites, complots et histoire d’amour, où il est impératif de porter une attention toute particulière au tempo afin d’éviter de rendre le tout soporifique. Probablement que le langage utilisé dans ces deux styles est différent, mais seul le lecteur peut le dire, car de mon point de vue, je n’avais aucune volonté de changement à ce sujet.

Comment arrives-tu à concilier vie professionnelle, vie parentale et vie d’auteur? Il faut quand même beaucoup de discipline…

Comme tu viens de le mentionner, tout est question de discipline. Il faut prévoir à l’avance les moments consacrés à l’écriture et limiter la place des loisirs afin que ceux-ci n’empiètent pas sur le temps réservé à la rédaction. C’est parfois difficile, mais dès que je me plonge dans l’écriture d’un roman, j’en viens à oublier toutes les coupures faites dans les passe-temps. Quant à la vie parentale, il est important de ne pas empiéter dessus, mais je peux compter sur ma femme pour me rappeler à l’ordre si je passe trop de temps chaque semaine sur mes romans.

Bien entendu, du côté professionnel, le rêve serait de pouvoir se consacrer uniquement à l’écriture, mais l’avantage de tenir un emploi en parallèle permet de ne pas être dépendant du style d’écriture. De plus, ayant choisi d’être indépendant, à défaut d’avoir trouvé un éditeur croyant sincèrement à mes écrits, je ferme la porte à une certaine visibilité et par conséquent à la possibilité de vivre de l’écriture. Tout ceci découle d’un choix personnel, mais j’espère qu’un jour, je collaborerai de nouveau avec un éditeur qui saura mettre en valeur mon travail d’écriture.

À la lumière de ton expérience avec Nova 19-3, te sens-tu plus à l’aise d’écrire ce type de livres ou poursuivras-tu dans la branche des livres jeunesse?

Actuellement je penche plus en faveur des romans du type thriller. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler sur ce genre littéraire et mon prochain projet de livre, lorsque l’écriture du dernier tome d’Éden et le monde vert sera achevée, se classera dans la lignée de Nova 19-3. Ce sera peut-être un brin plus futuriste, mais j’en suis encore qu’au stade de la réflexion. Je ne suis pas du genre à dire jamais quant à un style littéraire, mais sincèrement, je pense pouvoir m’épanouir davantage en écrivant des histoires rythmées pour un public plus âgé.

Je ne renie pas le temps consacré à Éden et le monde vert, qui m’a permis de me faire connaître et que je m’accepte tel que je suis. Grâce au premier tome de cette série, je n’ai plus peur de dire que je suis écrivain et ce sera avec une grande fierté que je le ferai lire à mon fils lorsqu’il sera plus grand.

Quels conseils donnerais-tu aux gens qui hésitent encore à se lancer dans l’écriture?

L’écriture est un long chemin que l’on choisi d’emprunter afin de mettre à contribution un goût à raconter des histoires. Parfois c’est la peur du ridicule, la peur de ne pas être la hauteur qui empêche les gens de vivre la vie qu’ils souhaitent vivre. Si j’avais succombé à cette peur, je n’aurai jamais achevé six romans. Certes, ils ne sont pas tous bons, certains sont même, je dirais, mauvais ou incomplets, mais c’est à force de travail et de persévérance que l’on atteint les buts que l’on s’est fixés. Pour ma part, Éden et le monde vert a concrétisé de longues années passées à rêver d’écrire un roman dont je pourrais être fier de parler. Rien n’est parfait, pourtant, c’est en écrivant chaque jour quelques lignes de plus que l’on s’améliore. Ainsi, je conseillerais aux apprentis écrivains de laisser de côté tous les jugements ou autres critiques négatives pour se consacrer pleinement à ce merveilleux voyage qu’est l’écriture.

Crédit photo: Benjamin Faucon

Écrit par: Josée Paquet

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