LittératureRomans québécois
Crédit photo : Tête Première
Quand Michel-Olivier Gasse a emménagé dans son petit appart sur la rue St-André, il ne se doutait pas qu’il allait vivre plusieurs aventures rocambolesques grâce à ses voisins tous plus colorés les uns que les autres. D’abord, il y a Madame Rose qui reste à un bloc de chez lui, et qui connaît les environs comme le fond de sa poche. Ensuite, Serge, alias Ti-Pounch, qui lui reste juste en bas, en biais de Gasse, et qui a un fort penchant pour la petite bière de l’après-midi.
Dans l’entourage de l’auteur, on retrouve aussi ses bons amis, que ce soit Toots, qui lui demande de faire un aller-retour Montréal-Jonquière pour aller chercher un piano de collection, ou sinon son père, Michel, qui vient le visiter une fois de temps en temps. Il y a aussi les débuts avec sa douce amoureuse, la charmante Doo (Chantal Archambault), avec qui il déménagera de la rue St-André à l’Avenue de Chateaubriand, mais toujours dans Villeray. De là, de nouveaux visages se grefferont à l’autre: Madame Rosa et son fils à moitié aveugle qui lui crie toujours dessus!
Ce roman est divisé en courtes histoires de quelques pages qui se suivent de façon chronologique. Chacune des histoires, que l’on avait pu d’abord lire sous forme de chroniques sur le blogue du journal Voir, nous transporte directement dans le quotidien des personnages et nous fait découvrir Villeray sous un tout autre angle. On se plaît à retracer les ruelles, les dépanneurs et les référents visuels que l’auteur nous décrit.
De Rose à Rosa est à Michel-Olivier Gasse ce que En d’sous est à Sunny Duval: les deux musiciens amoureux fous de leur quartier nous racontent un peu à la manière d’historiens du petit peuple les couleurs de leur quartier, sous forme de chroniques. Si Duval avait un penchant pour Rosemont-Petite-Patrie, Gasse, lui, offre un bel hommage à Villeray et ses environs.
L’auteur a cette façon propre à lui de décrire une situation la plus ordinaire du monde et de la rendre agréable, magique et surprenante. Grâce à son soucis du détail, tout ce qui a de plus banal dans un quartier devient vite beau et attachant. C’est tout un don que de réussir à rendre la banalité de la vie aussi belle.
Au final, grâce à son écriture ponctuée d’humour, d’expressions typiquement québécoises et de joual, on s’approprie assez rapidement le récit de Michel-Olivier Gasse, et le ton utilisé nous donne vraiment l’impression de lire un ami, un amoureux, un frère qui nous raconte son petit quotidien comme si de rien n’était.
Du bonbon.
L'avis
de la rédaction