LittératureDans la peau de
Crédit photo : Mélina Beaulieu
Victoria, quand as-tu eu la piqûre pour l’écriture, et quelles sont les grandes lignes de ton parcours depuis l’obtention de ton baccalauréat en littérature?
«J’ai toujours aimé l’écriture, mais c’est dans mes cours de création littéraire à l’Université Laval que ma passion s’est développée. J’ai eu la chance d’avoir un professeur, Neil Bissoondath, qui m’a beaucoup encouragée à poursuivre dans cette voie.»
«Après mon baccalauréat, j’ai déménagé au Mexique et j’ai entrepris une maîtrise à distance en littérature québécoise. J’ai été professeure de français pendant trois ans; et me voilà aujourd’hui, youtubeuse à temps plein!»
Tu nourris aussi une passion pour les crimes, les disparitions mystérieuses, les enquêtes et les théories du complot: tu en as même fait l’objet d’une chaîne YouTube consacrée au true crime. Penses-tu que tu aurais pu (ou pourrais) te tourner vers un métier lié au journalisme d’investigation? Si oui, pourquoi?
«J’aimerais beaucoup continuer sur cette lancée. Par contre, je sens qu’il me manque encore des outils essentiels afin de bien connaître le true crime en profondeur, soit des connaissances en droit, en criminologie, en psychologie, en journalisme, etc.»
«Lorsque je terminerai ma maîtrise, je songe à prendre quelques cours de criminologie pour approfondir ce domaine et mieux m’outiller pour poursuivre mes vidéos.»
Ton premier livre Gardez l’œil ouvert vient tout juste de paraître aux Éditions de l’Homme. Tu entraînes le lecteur «sur la piste des 15 disparitions les plus énigmatiques des 100 dernières années», avec notamment: reconstitution des faits, décryptage des éléments de l’enquête et théories personnelles. Qu’est-ce qui t’a particulièrement attirée dans le genre littéraire qu’est l’essai documentaire?
«Je souhaitais écrire un livre qui ressemblerait un peu à ce que je fais sur YouTube. Je crois qu’avec Gardez l’œil ouvert, mon public sait reconnaître ma voix à travers l’écriture. De plus, il était important pour moi de parler d’histoires réelles, mais aussi d’y mettre ma touche plus personnelle, puisque c’est déjà ce que je fais dans mes vidéos.»
Peux-tu expliquer à nos lecteurs en quoi ces 15 disparitions sont particulièrement haletantes, et comment tu as réussi à reconstituer l’histoire et les grandes lignes de l’enquête pour chacune d’entre elles? Et laquelle de ces histoires t’a le plus ébranlée? On est curieux!
«Les histoires sélectionnées comportent toutes un degré de mystère qui font d’elles des récits uniques. Des affaires de disparitions, malheureusement, il y en a énormément, mais seulement quelques-unes ont cet aspect d’intrigue qui les différencient.»
«Dans chacune de ces histoires, j’ai tenté de trouver un angle différent qui pourraient les rendre plus spéciales et attirantes pour le lecteur. J’ai donc fait beaucoup de recherches sur le web: documentaires, forums, podcasts, articles de journaux, etc. En ayant toute l’information à ma disposition, j’ai pu créer une reconstitution des évènements juste et détaillée.»
«C’est évident que chacune de ces disparitions me touche profondément, puisque j’ai cohabité avec celles-ci pendant plusieurs mois! Mais je crois que l’histoire que je souhaite voir se résoudre bientôt serait celle d’Andrew Gosden, elle me hante depuis le jour un.»
Pour un prochain projet en lien avec les crimes et les enquêtes policières non résolues, que souhaiterais-tu explorer et de quelle manière?
«J’aimerais beaucoup écrire un autre livre qui toucherait à des histoires plus variées (meurtres, disparitions résolues ou non résolues).»
«Je souhaiterais aussi faire une enquête approfondie sur une affaire québécoise en particulier; soit à la télévision, soit sur YouTube, ou dans un autre livre. Mais cette fois-ci, j’aimerais contribuer à faire avancer l’enquête. Je ne sais pas si c’est réaliste, mais ça serait définitivement mon souhait le plus cher.»