«Dans la peau de...» Monique Hauy, auteure de romans énigmatiques qui ont le don de surprendre – Bible urbaine

LittératureDans la peau de

«Dans la peau de…» Monique Hauy, auteure de romans énigmatiques qui ont le don de surprendre

«Dans la peau de…» Monique Hauy, auteure de romans énigmatiques qui ont le don de surprendre

Quand l'écriture devient un terrain de jeu

Publié le 3 novembre 2023 par Éric Dumais

Crédit photo : Fine photo M

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Aujourd'hui, on s'est glissé dans la peau de Monique Hauy, une auteure accomplie qui a toujours voulu écrire et qui, petite fille, se racontait déjà ses propres histoires avant de s'endormir! Après avoir écrit des pièces de théâtre, des nouvelles, un conte pour enfants et un premier roman, celle qui se plaît à ajouter une dimension énigmatique à ses histoires, pour le plaisir de l'aventure, revient sur la scène littéraire avec une deuxième œuvre de fiction, «Je mens, songe et m'en tire», une nouveauté des Éditions David.

Monique, c’est un réel plaisir pour nous de discuter de votre parcours d’autrice! En 2007, les Éditions David publiaient votre premier roman, C’est fou ce que les gens peuvent perdre, et depuis, vous êtes l’auteure de plusieurs nouvelles, pièces de théâtre et même d’un conte pour enfants! Cette passion pour l’écriture, à quel moment est-elle arrivée dans votre vie exactement?

«J’ai toujours voulu écrire. Je me plais à dire que j’écrivais avant de savoir écrire. Toute petite, j’écrivais dans ma tête. Chaque soir, je me racontais une histoire que je devais impérativement finir avant de m’endormir. Sinon, je la terminais le lendemain matin.»

«Une fois mariée, j’ai cru que je devais arrêter ces enfantillages. Mais les mots et les idées me poursuivaient et j’avais l’impression que je ne serais heureuse que lorsque je me remettrais plus sérieusement à la plume, ce que j’ai fait après mon divorce.»

Vous êtes arrivée à Montréal en 1975, et par la suite vous avez vécu à la Baie James et en Tunisie. Parlez-nous brièvement de cet intérêt pour le dépaysement, et dites-nous ce qui vous a particulièrement attiré au Québec. Décidément, notre belle province vous a plu!

«Enfant, je voulais voyager, comprendre le monde. J’étais sûre qu’on pouvait être bien ailleurs, également. Ce sont les aléas de la vie qui m’ont amenée au Québec.»

«À l’époque, j’étais mariée à un Cambodgien et je devais vivre à Phnom Penh. Les Khmers Rouges ont modifié ma trajectoire. Après mon divorce, comme je n’avais eu aucune difficulté à m’intégrer, j’ai décidé de planter mes racines ici.»

«Je suis bien contente, et encore plus aujourd’hui, de vivre dans un endroit aussi paisible que le Québec et d’y voir grandir mes cinq merveilleux petits-enfants. Quelle chance inestimable!»

Revenons à nos moutons, si vous le voulez bien, car vous avez de quoi être fière ces jours-ci! En effet, les Éditions David ont fait paraître votre plus récent roman, Je mens, songe et m’en tire, une fiction flirtant avec le drame psychologique et l’enquête policière. Avec ce livre, vos lecteurs et vos lectrices feront la rencontre d’Emma, une animatrice en loisirs au Paradis sur terre qui, pour joindre les deux bouts, proposera aux «résidentes désireuses de laisser une trace de leur passage sur terre de rédiger leur biographie». Mais ce projet va se retourner contre elle… Sans trop nous en dévoiler, que va-t-il lui arriver, en fait?

«Ohlala! Comment dire ce qui va lui arriver, alors qu’elle-même sème ses informations au goutte à goutte, qu’elle révèle peu à peu certains aspects de sa vie, et notamment sur ses origines? Je ne veux pas trop en dire…»

«Simplement que la mort de madame Cohen, l’une de ses clientes, va la plonger au cœur d’une enquête policière. Et qu’il va lui arriver ce qui, je crois, arrive à toutes les personnes qui ne disent pas la vérité.»

«Pas nécessairement un cas de conscience, mais plutôt la crainte qu’on découvre son mensonge et qu’on l’accuse à tort… ou à juste titre. Je n’en dis pas plus.»

Déjà, votre tout premier roman, dont la trame n’a rien d’un récit policier, cela dit, contient lui aussi une certaine dimension énigmatique! La preuve, votre protagoniste Hélène Heden trouve une solution inusitée pour mieux gagner sa vie: devenir chercheuse d’objets perdus! Et peu de temps après, sa vie va partir à la dérape… D’où vous vient cette inspiration pour des histoires où le destin de vos personnages peut chavirer en un claquement de doigts?

«Bonne question! Pourquoi le destin qui chavire? Parce qu’on ne sait jamais ce que demain sera. Parce que moi-même j’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies. À quinze ans, je n’aurais jamais pu l’imaginer et j’aurais sans doute paniqué.»

«Une chose est sûre, il ne faut jamais désespérer. On finit un cycle pour en commencer un autre. On prend une route et, si le chemin ne nous convient pas, on retourne sur ses pas. Il ne faut pas avoir peur; il faut plutôt avoir le courage d’affronter ses peurs.»

«Quant à la dimension énigmatique dans mon écriture, c’est un jeu pour moi. J’aime bien m’amuser, quoi que je fasse. J’ai aussi envie de parler de gens ordinaires sans savoir ce qui les attend. J’ai une trame et eux me guident dans cette trame. Un beau défi et une belle façon de vivre une nouvelle aventure sans savoir à l’avance ce qui va arriver.»

Vous qui êtes une autrice polyvalente, on se doute bien que vous avez sûrement déjà l’esprit occupé par d’autres projets d’écriture! Voulez-vous nous glisser un mot sur vos occupations du moment? On est un peu curieux, on l’avoue!

«J’ai écrit un roman jeunesse de science-fiction qui se passe dans l’espace: L’anti-terre. C’est l’histoire de Drizane et de Kalou qui s’échappent de la Terre pour aller se réfugier auprès du père de Kalou. Évidemment, il leur arrive toutes sortes de mésaventures…»

«Par exemple, ils s’aperçoivent, au bout d’un moment, qu’ils ont fait fausse route et qu’ils se retrouvent dans le passé. Ils doivent forcément rebrousser chemin. De planètes en trous noirs, ils finiront par arriver à destination. Qui ne sera peut-être pas la même pour les deux! J’aimerais présenter ce projet à un éditeur prochainement.»

«J’ai également commencé l’écriture d’un nouveau roman. Mais il est encore trop tôt pour en parler, puisque je n’ai pas encore trouvé l’énigme…»

Je mens, songe et m’en tire  de Monique Hauy est présentement en vente en librairie au coût de 24,95 $. Pour découvrir nos précédentes chroniques «Dans la peau de…» et faire le plein de découvertes littéraires, visitez le labibleurbaine.com/nos-series/dans-la-peau-de.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions David.

Nos recommandations :

Vos commentaires

Revenir au début