«Dans la peau de...» Mélissa Perron, auteure de romans qui rassemblent – Bible urbaine

LittératureDans la peau de

«Dans la peau de…» Mélissa Perron, auteure de romans qui rassemblent

«Dans la peau de…» Mélissa Perron, auteure de romans qui rassemblent

Avec «Au gré des Perséides», de lourds secrets refont surface

Publié le 5 août 2022 par Éric Dumais

Crédit photo : Elie Roy Vaillancourt

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Aujourd'hui, on s'est glissé dans la peau de Mélissa Perron pour jaser de son roman «Au gré des Perséides», qui voit le jour aux Éditions Hurtubise. À travers ce récit qui donne suite à «Promets-moi un printemps» et «Belle comme le fleuve», les lecteurs.trices retrouvent avec bonheur le personnage de Fabienne au sein d'une nouvelle histoire où de lourds secrets qui grugent de l'intérieur refont surface...

Mélissa, nous sommes heureux de jaser à nouveau avec toi! Comment s’est passée cette dernière année, et quel accueil ton roman Belle comme le fleuve a-t-il reçu depuis sa sortie en août 2021?

«Je suis aussi heureuse aussi! La dernière année s’est bien passée, malgré tout ce qu’on vit collectivement par rapport au virus.»

«Belle comme le fleuve m’a apporté beaucoup d’entrevues où j’ai eu la chance de parler de l’importance de mettre en lumière l’autisme au féminin. Aussi, grâce au roman, j’ai donné une conférence pour l’Université Laval, ce qui est extraordinaire.»

«J’ai reçu une centaine de messages de lecteurs qui m’ont remercié d’avoir écrit ce roman et d’avoir mis cet aspect du spectre en lumière. Beaucoup de lecteurs ont attendu d’être en vacances pour lire ce deuxième roman. Ils m’envoyaient et m’envoient encore cet été leurs photos d’eux, lisant Belle comme le fleuve, près de l’eau. Quand un titre est aussi inspirant auprès des lecteurs, c’est la preuve qu’on tient quelque chose de rassembleur. Même chose pour le thème. Au Salon du livre de Montréal, j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de visites de femmes qui venaient me dire que c’était grâce à ce livre qu’elles avaient décidé d’aller chercher leur diagnostic.»

«Sachant combien c’est une grande étape dans une vie, un grand vertige, un soulagement, je suis très fière de Belle comme le fleuve. Et surtout, je suis fière de tous ceux qui n’ont pas peur de s’y plonger pour comprendre la réalité des femmes autistes. Merci.»

Critique-Au-gre-des-perseides-Hurtubise

Il y a quelques jours, ton roman Au gré des Perséides est paru aux Éditions Hurtubise. On y retrouve ton personnage Fabienne qui, alors qu’elle a une «relation parfaite», que l’emplacement où elle vit est «idéal» et que son emploi est passionnant, sent que «quelque chose la gruge, de plus en plus, depuis des mois, et [que] la tempête gronde.» D’où t’est venue l’inspiration pour cette suite, et quelles thématiques as-tu voulu aborder au fil des pages?

«Depuis quelques années, les langues se délient. Et toutes ces sorties m’ont inspirée.»

«Les lourds secrets, ceux qu’on enfouit et qui nous grugent par en dedans, ceux que l’on veut oublier, mais qui sont bien présents dans nos têtes, m’ont fait écrire Au gré des Perséides. Les secrets d’amitié, de famille, d’amour aussi. Tous les non-dits qui planent autour de nous, mais qu’on ignore consciemment. Et la mort qui rôde quotidiennement à la maison de soins palliatifs où Fabienne travaille et qui apporte une humilité, une sensibilité et une humanité exceptionnelles dans un parcours de vie.»

«Tout ça m’a fait écrire ce roman d’un trait.»

«En une phrase, mon troisième roman est une invitation, une main tendue à vous libérer. Riez, pleurez, mais devenez plus légers, au gré des Perséides. J’espère de tout cœur qu’après leur lecture, plusieurs auront envie de faire comme Fabienne et ses amis, un soir où le ciel sera étoilé…!»

Et alors, on est très intrigués… Dans cette troisième partie – qui succède à Promets-moi un printemps et Belle comme le fleuve –, on comprend également que Fabienne vit divers bouleversements dans sa vie malgré tout ce qui semble bien aller, et ce, à plusieurs niveaux. Mais quelle est cette «boîte verte qui refait surface» et à laquelle tu fais allusion? Et que sont «ces Perséides sur lesquels on peut toujours compter» pour faire face aux secrets et aux non-dits?

«Pour ne pas gâcher le plaisir des lecteurs, je vais laisser la réponse à cette question dans le secret jusqu’à ce qu’ils les découvrent…! :-)»

Quels rapports entretiens-tu avec Fabienne, ton personnage de fiction? As-tu l’impression qu’elle est un reflet de toi – une amie proche d’une certaine façon? –, ou te sens-tu complètement détachée et uniquement maître des ficelles de sa vie par le biais de ta plume?

«Depuis Promets-moi un printemps, pour plusieurs lecteurs, je suis Fabienne Dubois. Est-ce qu’ils ont raison? Pas tout à fait. Je lui fais vivre des expériences et des situations où j’aurais probablement réagi comme elle, mais les trois romans ne sont pas des autobiographies.»

«Quand je ne suis pas en écriture, Fabienne me manque. Je me demande qu’est-ce que je pourrais lui faire vivre, où elle est rendue. Dans ma tête, c’est une amie très proche.»

«Hier soir, c’était justement le lancement du roman. La place était remplie. Et pendant que je dédicaçais les exemplaires, je ne peux pas vous dire combien de fois j’ai entendu: “Je suis tellement contente de retrouver Fabienne!”, “Enfin, je m’ennuyais d’elle!”, “J’aimerais qu’elle soit vivante pour vrai, j’irais prendre un café avec elle…” ou bien “Fabienne, je l’aime d’amour. Je ne veux jamais que tu arrêtes d’écrire son histoire”.»

«Les gens l’aiment. Et tous ces commentaires accentuent mon souhait de la voir passer de mes livres à l’écran!»

Penses-tu faire une quatrième partie pour que les lecteurs continuent de suivre les aventures de Fabienne? Et si ce n’est pas le cas, alors voudrais-tu nous donner un petit aperçu de tes prochains projets créatifs?

«Les aventures de Fabienne ne se terminent pas avec Au gré des Perséides. Il y aura d’autres suites. Mais pour le quatrième roman, j’irai dans une histoire complètement différente. D’autres choses se présentent dans ma tête et je dois lui donner toute mon attention.»

«Quand l’inspiration vient, on ne la fait pas attendre. Mon titre est trouvé, et j’ai commencé l’écriture. C’est excitant de voir de nouveaux personnages se présenter, prendre forme. Je sais que Fabienne me manquera. Mais j’ai besoin de ce moment de recul pour revenir vers elle éventuellement.»

«Pour les autres projets créatifs, j’ai été approchée par la fabuleuse compagnie Petite Gazelle Atelier, qui avait fait les chandails L’amour crisse, phrase de Louise Latraverse et qui ont amassé la gargantuesque somme de 189 000 $ pour la Maison Simone-Monnet-Chartrand. J’ai donc été invitée à participer à la La campagne «Humains Solidaires». On m’a demandé de trouver une phrase importante pour moi et une cause qui me tient à cœur. D’instinct, c’est ce que je leur ai soumis: “Avec moi, tu peux être toi”. C’est une phrase importante, inclusive, c’est dire à ceux qu’on aime que nous sommes bienveillants, respectueux, ouverts à eux. Je remercie d’avance ceux qui le porteront avec fierté.»

«Ma cause est la Fédération québécoise de l’autisme, et je suis très fière de penser qu’ils recevront une somme d’argent à chaque chandail vendu. Et avec tous ces beaux projets, je suis encore une peintre qui peint la porcelaine sous le nom de Rizada.»

«Y’a pas à dire: ça roule pour moi et j’en suis très fière. Merci Bible urbaine. À la prochaine! :)»

Pour découvrir nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/nos-series/dans-la-peau-de.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions Hurtubise.

Vos commentaires

Revenir au début