LittératurePolars et romans policiers
Crédit photo : Alire
Après nous avoir livré les succulents thrillers policiers Le prix du mensonge (2005) et Le poids des illusions (2008), Maxime Houde revient en force avec une histoire sombre et inquiétante se déroulant à nouveau dans la grande métropole des années 40, dans laquelle le protagoniste Stan Coveleski se retrouve impliqué, et ce, bien malgré lui.
Dans «L’infortune des bien nantis», le détective privé se tourne les pouces plus que jamais. Les contrats ne tombent pas du ciel et rares sont les occasions où Coveleski doit filer un suspect ou retrouver un objet précieux. Bien sûr, son ami Maranda, enquêteur à la Sûreté provinciale, l’invite souvent à aller admirer le Rocket sur la glace du Forum, mais ces activités n’aident en rien la carrière du détective. Un jour, Coveleski apprend que le docteur Du Sablon, mari agressif et alcoolique de sa tendre amie Paméla Du Sablon, est assassiné d’une balle en plein cœur. Étrangement, cette dernière s’est présentée, le soir du crime, au bureau du privé avec un air absent et, comble de malheur, dans son sac à main se trouvait l’arme du crime: un Browning 6,35 mm. Évidemment, aux yeux de la police, Paméla Du Sablon est le suspect no 1 dans cette sordide histoire, mais Stan Coveleski n’en croit pas un mot. Il va donc mener sa propre enquête et piétiner sur les platebandes de la police au grand dam du sergent Martel et des agents Boudreau et Léo, qui n’aiment pas du tout l’idée qu’un détective privé se mêle de leur enquête.
«L’infortune des bien nantis» est un suspense haletant situé dans la même veine que les meilleurs thrillers policiers contemporains tels que «Les suppliciés» de Claude Messier et «Hypothermie» d’Arnaldur Indridason. De plus, l’écriture de Maxime Houde ne comporte aucune vulgarité ni aucune connotation sexuelle déplacée, comme c’était le cas avec les aventures de Jacques Beaudoin, un être exécrable et fortement stéréotypé qui servait de lieutenant déplaisant dans «Les suppliciés». Ici, les personnages sont naturels, idéalistes mais pas trop et posés, et ils correspondent davantage aux gens ordinaires que l’on rencontre sur la rue. Maxime Houde possède cette facilité naturelle à bien décrire les ambiances et les décors, un peu comme si le lecteur avait un scénario de film entre les mains. «L’infortune des bien nantis» gagnerait d’ailleurs à être adapté au grand écran.
Si vous appréciez les thrillers policiers au sein desquels les enquêtes sont menées en longueur et où le suspense est distillé juste à point, et ce, sans trop de révélations, ce roman est le petit bijou qu’il vous faut!
«L’infortune des bien nantis»
Éditions Alire
372 pages
L'avis
de la rédaction