Littérature

Les Correspondances d’Eastman: la littérature sans frontières

De la littérature jeunesse à l'avant-garde: tout pour plaire!

Publié le 11 août 2017 par Nicholas Giguère

Crédit photo : Correspondances d'Eastman

Chaque année, au début du mois d’août, le petit village d’Eastman, situé en Estrie, prend les allures d’une grande fête des mots grâce aux Correspondances d’Eastman, qui célèbrent cette année leur quinzième anniversaire. Avec comme porte-parole officiel l’écrivain Dany Laferrière – qui, rappelons-le, est devenu un «immortel» depuis son élection, en 2013, à l’Académie française –, l’évènement, qui s’inspire d’ailleurs des Correspondances de Manosque, en France, a littéralement le vent dans les voiles et connaît une diffusion sans précédent.

En réalité, le festival, depuis ces trois ou quatre dernières années, s’est grandement renouvelé, notamment grâce à l’injection de sang neuf au sein de l’équipe organisationnelle: ainsi, Myriam Comtois, à titre de relationniste, et l’écrivain Étienne Beaulieu, en tant que directeur de la programmation, mettent leur talent et leur expérience au service des Correspondances d’Eastman afin d’en faire un évènement d’envergure qui rivalise avec ce qui se fait dans les milieux culturels des grands centres urbains.

C’est bien sûr sans compter le savoir-faire incomparable de Raphaël Bédard-Chartrand, directeur général de l’évènement depuis 2014, ce passionné de littérature, de science-fiction et de voyages, qui s’est consacré corps et âme pour que les Correspondances d’Eastman deviennent un incontournable de la vie littéraire et culturelle de la province.

Pour ce faire, il a d’abord développé, en collaboration avec les membres plus que dynamiques de son équipe, un volet jeunesse qui attire de plus en plus de curieux, petits et grands – preuve s’il en est que la littérature pour adolescents et pour enfants est loin d’être des genres mineurs. De concert avec ses collaborateurs, le directeur général a aussi misé sur les spectacles afin de rajeunir le public et, par la même occasion, d’attirer le plus de gens possible.

Ainsi, la soirée du samedi 12 août de la présente édition des Correspondances se clora sur un spectacle des Sœurs Boulay, qui affiche déjà complet. Mentionnons également que Raphaël Bédard-Chartrand et ses complices ont créé «Les Correspondances sortent d’Eastman», une série de spectacles se déroulant dans des villes et des villages de la MRC de Memphrémagog.

Depuis ces deux dernières années, ce sont en tout onze localités – de Fitch Bay à North Hatley, en passant par Austin, Orford, Magog et Sainte-Catherine-de-Hatley – qui ont accueilli ces divertissements à la fois musicaux et littéraires, lesquels ont permis de faire découvrir les Correspondances d’Eastman et leurs artisans à un nouveau public. Ce qui, au départ, était surtout une stratégie dans le but de varier les activités offertes est désormais un élément clé qui assure en grande partie la visibilité de l’évènement au sein de la population.

D’aucuns remarqueront aussi, en feuilletant les programmations des dernières éditions, que les Correspondances d’Eastman ont pris un virage résolument international. La liste d’auteurs invités dans le cadre de l’édition 2017 en atteste: les écrivains d’origine estrienne, comme Véronique Grenier, David Goudreault et Kiev Renaud, côtoient ceux issus de la métropole, dont Jacques Allard, Annie Lafleur et Chloé Savoie-Bernard. Surtout, les régions de l’Acadie (France Daigle, Georgette LeBlanc), d’Haïti (Néhémy Pierre-Dahomey, Gary Victor) et de la Martinique (Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant) sont particulièrement bien représentées. Par conséquent, il est possible d’affirmer, sans trop se tromper, que les Correspondances sont devenues, au fil des ans, un carrefour international de littératures et de cultures.

Et c’est à ce vivier, à cet incubateur littéraire, à ce lieu de sociabilité effervescent que vous convient les membres du comité organisateur.