«Cher trou de cul» d’Annie Quintin – Bible urbaine

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«Cher trou de cul» d’Annie Quintin

«Cher trou de cul» d’Annie Quintin

Une bonne dose d’humour pour notre grand bonheur

Publié le 20 juin 2013 par Laurence Lebel

Crédit photo : VLB éditeur

Annie Quintin est de retour avec son second roman Cher trou de cul qui relate les aventures rocambolesques de son héroïne Clara Bergeron. Si Rafaële Germain a créé la chicklit québécoise, Annie Quintin, quant à elle, lui insuffle un second souffle.

Dans le premier volume Désespérés s’abstenir, Clara, entourée de ses amis Yan et Mélodie, s’était lancée dans la grande aventure de l’amour en tentant de rencontrer quelqu’un par le biais des sites de rencontres. Après plusieurs dates infructueuses, Clara est tombée sur un dénommé T.R., qui s’avère s’appeler Damien, et avec qui elle a tissé des liens très forts qui ont découlé à une relation amoureuse.

Avec «Cher trou de cul», on retrouve les trois compagnons qui sont à la croisée des chemins. Mélodie, l’éternelle célibataire, semble être en amour, mais n’en dit rien à ses deux meilleurs amis. La relation amoureuse de Yan, le meilleur ami gai par excellence, avec son copain Yannick tire un peu de la patte. Et Clara s’est fait flushée par son Damien après un 72 jours de pur bonheur. À travers les pages du roman, on connaîtra les raisons qui ont poussé Damien à tourner le dos à Clara, mais aussi les démarches que cette dernière entreprendra pour travailler sur elle-même et découvrir se qui ne tourne pas rond chez elle. Puis avec les secrets et déboires de ses deux meilleurs amis qui tentent d’avancer dans la vie tant bien que mal…!

Ce second roman se lit avec une facilité déconcertante. La plume d’Annie Quintin est tout à fait savoureuse et au goût du jour. On prend plaisir à retrouver les trois meilleurs amis qui sont des personnages rafraîchissants et hilarants. Les lubies de Clara, les folies de Mélodie, ou bien les conseils de vie de Yan, tout y est pour faire sourire et même faire rire le lecteur. Il y a une facilité d’appropriation dans ce roman, car tous et chacun pourront se reconnaître dans une parole, un acte ou une décision d’un des personnages d’Annie Quintin.

Si la comparaison avec une dizaine d’autres romans du genre chicklit peut se faire, la différence avec ceux d’Annie Quintin reste l’authenticité. Rien ne peut rappeler un autre roman ni même un personnage ou une situation. Bien entendu, le plan stylistique d’un bon chicklit reste le même, soit l’héroïne dans la mi-vingtaine en quête d’amour, la meilleure amie un peu fofolle, le meilleur ami gai, la mère hystérique, le père semi-absent et le chum un peu bohème. Mais pourquoi changer une formule gagnante? Il suffit seulement d’être un tant soit peu original dans ses idées et le tour est joué.

Avec Cher trou de cul, Annie Quintin nous plonge aussi au cœur des ruptures amoureuses et ses chocs qui s’ensuivent. Ses personnages devront apprendre à ramer pour se sortir de cet enfer. Bien entendu, ils ne s’en sortiront pas indemnes, certains seront écorchés, mais c’est pour mieux se relever.

Le personnage de Clara n’a pas perdu de son mordant et de son humour, mais il gagne en profondeur. Si, dans le premier tome, elle nous paraissait comme la fille de party, ici, on découvre un pan de sa vie plus touchant. L’infidélité de son ex-petit ami l’a traumatisée plus qu’elle ne le pense et avec elle on parcourra le chemin du rétablissement. Un évènement marquant se passe aussi dans les semaines suivants la rupture du couple. Ce dernier apportera un volet intéressant au roman et mènera Clara dans un flot de réflexion sur la vie. Cela dit, l’émotion reste bien dosée et l’évolution est réglée au quart de tour.

Si un seul détail peut être désolant dans ce roman, c’est la longueur de certains passages. On aurait un pris un peu plus de blagues salaces de la part de Yan ou de conseils délurés de la part de Mélodie, et un peu moins de passages avec la sœur de Clara, Nita, qui n’apporte franchement rien au roman si ce n’est qu’un ennui profond. On aurait pris aussi un peu plus d’échanges par le biais du Web entre les personnages, car c’est exactement ce qui faisait la couleur du premier roman. L’idée de faire communiquer ses personnages via Skype ou même Facebook nous amenait à réfléchir sur nos propres moyens de communication et de voir parfois à quel point certaines conversations peuvent prendre une tournure différente que celle escomptée.

Il demeure que ce second roman d’Annie Quintin est une lecture parfaite pour l’été ou simplement pour les fans de chicklit. Prenez aussi le temps de lire le premier roman Désespérés s’abstenir si vous voulez vous plongez adéquatement dans le merveilleux monde de Clara Bergeron.

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