«Catharsis – Les visages de Victoria Bergman 3» d’Erik Axl Sund

La commissaire Jeannette Kihlberg n’en est pas à sa première surprise lorsqu’elle apprend qu’une voiture bleue est dévorée par les flammes au sommet de Tantoberget, en plein cœur de Sömermalm. À son bord, deux corps calcinés ont été retrouvés et tout porte à croire que les macchabées appartiennent aux défuntes Hannah Östlund et Jessica Friberg, deux tueuses impitoyables ayant été unies par la folie jusqu’à leur mort.

«Folie à deux. Deux personnages qui partageaient les mêmes délires et la même paranoïa, les mêmes hallucinations et la même folie», pense Kihlberg, peu sûre d’elle-même.

Parallèlement à l’enquête policière, Sofia Zetterlund continue de se battre avec Victoria Bergman, qui tente de plus en plus de prendre les rênes de sa personnalité, préférant être aux premières loges, ayant été trop longtemps refoulée loin dans son inconscient. Puis sa fille Madeleine est à la recherche de sa mère, Victoria Bergman, avec l’envie folle de lui faire payer son enfance ratée, dans un excès de rage qui déforme complètement sa réalité. De quelle manière cette histoire complexe va-t-elle se terminer?

Définitivement, la trame narrative, divisée en trois histoires distinctes mais intimement liées, est une force majeure dans l’élaboration du suspense de Catharsis, qui tarde cependant à s’installer définitivement, l’enquête policière de Jeanette Kihlberg traînant longtemps de la patte. C’est pourquoi le lecteur doit prendre son mal en patience afin d’accéder à une finale qui contient son lot de rebondissements, avec un climax qui ne lâche pas durant près de cent pages.

Des cadavres retrouvés totalement carbonisés à la levée du rideau, à l’autopsie pratiquée sur les deux corps, jusqu’à l’effacement progressif de la personnalité d’emprunt de Sofia Zetterlund, qui tend à disparaître au profit de Victoria Bergman, plusieurs choses se passent dans Catharsis et définitivement Erik Axl Sund n’avait pas dans l’idée d’épargner les nerfs de ses lecteurs. Mais, en toute honnêteté, le tome 3 se clôt et on a quand même l’impression d’avoir vécu une expérience plus honnête et mieux sentie avec Trauma, l’entre-deux qui demeure le meilleur des «trois mondes».

Ainsi, il faut arrêter de croire que toute trilogie de polars qui sort en librairie est le prochain Millénium, c’est du marketing pur et dur, mais force est d’admettre que le dossier Les visages de Victoria Bergman est fort ambitieux et très bien construit à la fois.