«Le canal de la peur» de Laurent Chabin

Une fois de plus, Laurent Chabin plante le décor de son histoire dans le quartier Saint-Henri, situé dans le sud-ouest de Montréal. Un soir d’été, aux abords du canal de Lachine, un vieil itinérant s’affaisse lourdement, un couteau planté dans le ventre. Deux témoins ont assisté à la scène, deux adolescentes du quartier, Sara et Océane. Lorsqu’elles s’aperçoivent, chacune d’un côté du cadavre, elles s’enfuient, toutes les deux convaincues que l’autre est coupable du meurtre.

Pour résoudre l’enquête, il leur faudra l’aide de leurs copains respectifs, Liviu et Alex, ainsi que celle de Jo, un ami commun. Ce dernier errant souvent seul dans le quartier, il a lui-même été témoin de certaines choses qui feront du sens, une fois que tous les morceaux du casse-tête auront été replacés. Les personnages, tous des adolescents ou de jeunes adultes, mènent l’enquête seuls, sans l’aide de la police, allant eux-mêmes à la quête d’indices leur permettant de reconstituer la suite des évènements ayant mené à la mort de l’itinérant.

Ceux qui auront lu les romans précédents seront sans doute heureux de retrouver des personnages déjà croisés dans 15 ans ferme et La nuit sort les dents. Cependant, Le canal de la peur n’est pas une suite de ces deux livres, c’est-à-dire que malgré quelques références, toujours bien expliquées, ceux qui ne les auront pas lus ne seront pas égarés.

L’écriture, tout comme l’histoire, est plutôt simple, et devrait plaire à un public plutôt jeune. Par contre, le narrateur de l’histoire change constamment d’une histoire à l’autre, et bien que ce soit intéressant d’avoir accès aux pensées de tous les personnages, c’est parfois un peu mêlant de changer constamment ainsi, et de garder le fil de «qui sait quoi».

Sans révolutionner le genre, Laurent Chabin offre une fois de plus un sympathique roman policier qui saura sans doute plaire aux amateurs du genre.

«Le canal de la peur» de Laurent Chabin, Les Éditions Hurtubise, 10,95 $.