«Aleph Zéro» de Jérôme Ferrari – Bible urbaine

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«Aleph Zéro» de Jérôme Ferrari

«Aleph Zéro» de Jérôme Ferrari

Des mathématiques et de la philosophie

Publié le 14 août 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : Leméac

Un professeur de mathématiques, dont le pathétisme de la vie n’a d’égal que le manque de considération qu’il porte aux filles qu’il fréquente, cherche à se rapprocher de l’aleph zéro, cet être mathématique qui reste intact peu importe les éléments qu’on lui soustraie. Entre le suicide de sa collègue, les coups pris au bar avec son ami Jean et les mains qu’Anna pose sur les siennes, le professeur, narrateur, regarde défiler sa vie sans se poser plus de questions qu’il ne faut.

Premier roman de Jérôme Ferrari, Aleph Zéro a été publié pour la première fois en France en 2002, mais vient tout juste de paraître au Québec chez Leméac. Dans ce livre mi-roman, mi-recueil de nouvelles, Jérôme Ferrari, qui a notamment remporté le Goncourt en 2012 pour Le Sermon sur la chute de Rome, mêle les mathématiques, que son personnage enseigne, à la philosophie, qu’il a étudiée et qu’il enseigne lui-même dans la vie. Il donne à son personnage un caractère auquel on ne s’attache pas vraiment, tout en ne le détestant pas non plus.

Il ne se passe finalement pas grand-chose dans cette histoire, comme dans la vie du personnage, si ce n’est les réflexions et angoisses suscitées par le suicide de Béatrice, ou la relation possiblement naissante entre Jean et Anna. Au travers de cela, un chapitre est consacré à un jeune soldat cherchant à communiquer avec sa famille pendant la guerre, ainsi qu’un autre aux souvenirs d’enfance d’Anna, racontés par celle-ci. Si ce deuxième peut amener une certaine profondeur au personnage d’Anna, le premier ne semble pas avoir de lien dans le reste de l’histoire.

Malgré tout, Jérôme Ferrari faisait preuve déjà dans ce premier roman d’une bonne maîtrise de la langue et de son sujet, à tel point qu’il est difficile pour ceux qui n’ont pas ou peu de notions en mathématiques avancées et en philosophie de suivre tous les raisonnements. Cela dit, il n’est pas surprenant que ce roman lui ait ouvert la porte du Goncourt, à peine dix ans plus tard.

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