CinémaZoom sur un classique
Crédit photo : Image provenant de l'oeuvre «The Wild Bunch» de Sam Peckinpah
Début des années 1910. La troupe de Pike Bishop (William Holden) s’apprête à faire un vol à main armée dans un bureau ferroviaire. L’attaque tourne au vinaigre lorsqu’un ancien collègue, Deke Thornton (Robert Ryan), prépare une embuscade et force Pike à battre en retraite, créant ainsi de lourds dommages collatéraux lors de la fusillade.
Pike et sa bande réussissent à s’enfuir avec le butin (qui s’avérait en fait être un leurre). Ils retrouvent le calme au village natal de l’un d’eux, Angel (Jaime Sanchez). L’ancienne petite amie de ce dernier est désormais avec le général Mapache (Emilio Fernandez). Angel la tue, fou de jalousie. Pour se racheter, Pike propose à Mapache de l’aider et de travailler pour lui.
S’ensuit alors une série de péripéties qui mèneront le spectateur jusqu’à un combat final entre la gang de Pike et celle de Mapache. Ce combat mémorable aura permis à The Wild Bunch de faire sa place dans les annales des grandes oeuvres de westerns américains.
Une action rapide aux images ralenties
L’œuvre de Peckinpah s’est surtout fait (re)connaître grâce à son usage du ralenti. Le cinéaste est l’un des premiers réalisateurs à utiliser cette technique de montage pour agrémenter ici et là quelques plans. Ces ralentis surviennent principalement lors de la mort de certains personnages (qu’ils soient principaux ou secondaires). Cela permet ainsi d’accentuer la violence présente en laissant le temps aux spectateurs de bien voir les répercussions de toute cette animosité.
Cette influence se retrouve bien présente dans les films d’action contemporains. Spontanément, nous pouvons tout de suite nous remémorer le succès populaire The Matrix, dont les réalisateurs, les Wachowski, ont utilisé ce même procédé (bien sûr agrémenté de plusieurs autres techniques d’effets visuels). La technique de montage permet d’ailleurs de voir toute l’ampleur du pouvoir de Neo, et nous comprenons même que ce protagoniste réussi à jouer avec le temps.
Pensons aussi au spectaculaire 300 de Zack Snyder. L’effet qui ressort de l’utilisation des ralentis fait plutôt penser à une bande dessinée, avec un fort appui sur l’extrême violence qui est montrée à l’écran.
Ces trois films utilisent tous ce même procédé, mais ils ont chacun des effets bien différents sur les spectateurs, de même que sur la sensation visuelle provoquée. Bien que l’usage du ralenti était reconnu bien avant l’œuvre de 1969 de Peckinpah, le réalisateur – et son monteur – ont contribué à rendre cet usage plus commercial et remarquable.
La fin d’une époque
Plusieurs thèmes parcourent ce long-métrage, mais celui qui possède une place importante est sûrement celui du changement. Que ce soit à travers les actions ou même à travers les dialogues, les protagonistes de l’œuvre témoignent et discutent souvent de l’arrivée d’un vent de changement des années 1910.
Leur code d’honneur n’est plus au goût du jour, et ils se font rapidement rattraper par leurs manies. À l’époque où Peckinpah réalise ce film, l’âge d’or des films westerns typiquement américains de John Wayne doit laisser la place à la nouvelle ère des westerns spaghettis réalisés par les cinéastes italiens, dont Sergio Leone.
The Wild Bunch et l’attachement de ses personnages à une époque qui est révolue peut bien se comparer aux changements qui se sont opérés dans les années 60 dans le domaine du cinéma.
Au final, Peckinpah a revisité un genre cinématographique bien ancré dans l’histoire américaine, mais à sa manière, tout en demeurant fidèle à certains codes du style. Le succès a été instantané et unanime. Il avait créé là l’un des plus grands films de la décennie à une époque où les westerns de qualité se faisaient rares.
Le western «The Wild Bunch» en images
Par Images tirées du film «The Wild Bunch»