«A Most Violent Year» de J. C. Chandor – Bible urbaine

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«A Most Violent Year» de J. C. Chandor

«A Most Violent Year» de J. C. Chandor

Ou comment naviguer dans la mer des corrompus

Publié le 30 janvier 2015 par Alyssia Duval

Crédit photo : Remstar Films

Ayant déjà capté l'attention de la critique, du public et de l'Académie avec ses deux premiers films, «Margin Call» (2011) et «All Is Lost» (2013), le scénariste et réalisateur J. C. Chandor semble se diriger à toute vitesse vers les honneurs qui lui sont dus. Ce troisième long-métrage, une œuvre intrigante et étoffée, est probablement son plus intéressant projet à ce jour.

New York, 1981. L’année la plus riche en crimes violents de l’histoire de la métropole. En cette ère de corruption, de trafics illicites et d’homicides à foison, Abel Morales (Oscar Isaac) et sa femme Anna (Jessica Chastain), fille d’un gangster notoire, tentent de se faire un nom dans la très lucrative industrie de l’huile à chauffage. Profondément déterminé à réaliser ses ambitions avec intégrité, Abel s’efforce de maintenir sa florissante entreprise sur le droit chemin, tout comme sa famille… Mais les temps sont durs et la compétition, féroce.

Contrairement à ce que suggère son titre, A Most Violent Year est une habile étude de personnages qui ne repose pas sur l’action ou la violence, mais plutôt sur une narration lente, aguichante et une atmosphère texturée qui donne presque l’impression qu’il ait véritablement été filmé au tournant des années 80. Prouvant rôle après rôle qu’elle n’est pas qu’un beau visage, Jessica Chastain vole la vedette à son partenaire d’affiche, quoique la chimie opère à merveille entre les deux acteurs. Ravissante dans sa garde-robe sur mesure signée Giorgio Armani – vintage à souhait –, elle a du cran et du caractère dans la peau de cette épouse intraitable, à la fois complice et adversaire d’un mari tourmenté qui n’est pas sans rappeler un certain Michael Corleone.

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Souffrant de quelques longueurs, de certains discours peu subtils et, peut-être, d’un léger excès de gravité, A Most Violent Year perd du terrain dans son acte final, que l’on aurait aimé plus cathartique. Cela dit, la trame narrative de ce drame criminel noirâtre est tout de même bien ficelée, et n’est définitivement pas aussi prévisible que sa prémisse ne puisse l’indiquer. Conjuguée à une bande originale de qualité, une photographie soignée et de bonnes performances d’acteurs secondaires (en particulier David Oyelowo), le tout crée une expérience cinématographique mémorable, faisant discrètement écho aux plus grands films de Scorsese.

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