Une visite sur le plateau du film «Embrasse-moi comme tu m’aimes» – Bible urbaine

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Une visite sur le plateau du film «Embrasse-moi comme tu m’aimes»

Une visite sur le plateau du film «Embrasse-moi comme tu m’aimes»

Le petit nouveau d'André Forcier promet

Publié le 16 mai 2015 par Geneviève Jetté

Crédit photo : Louis-Charles Dumais

Après 4 ans d’absence au cinéma, le réalisateur André Forcier revient de plus belle avec sa dernière production chimérique intitulée Embrasse-moi comme tu m’aimes. Mettant en vedette ses acteurs fétiches dont Céline Bonnier, Roy Dupuis, Tony Nardi, France Castel et Gaston Lepage, entre autres, les rôles principaux sont confiés à deux jeunes vingtenaires, Émile Schneider et Juliette Gosselin. Bible urbaine a eu la chance d’aller à la rencontre du réalisateur, des deux acteurs principaux et de Céline Bonnier, en plein cœur d’un décor assorti aux couleurs des années 40, au Québec.

L’histoire du long-métrage est encore une fois irrégulière; Pierre Sauvageau (Émile Schneider) souhaiterait s’enrôler dans l’armée, mais il ne peut le faire. Sa sœur jumelle infirme, Berthe (Juliette Gosselin), le retient à la maison pour qu’il puisse s’en occuper, faute d’attention de la part de leur mère veuve (Céline Bonnier), laquelle est débordée par les exigences d’une fille infirme à sa charge. Pour Berthe, ce rapprochement avec son frère jumeau occasionnera une attraction palpable, qui viendra le troubler en retour. Malgré qu’il soit déjà engagé dans une relation, Pierre est hanté par le fantasme de sa sœur.

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Jouer le fantasme, le rêve et la réalité

«Le film ne tourne pas autour de l’inceste, même s’il est abordé dans le film. Il s’agit plutôt d’un amour impossible d’une telle force qu’il brise les codes éthiques acceptables en société», nous a rappelé Émile Schneider sur la controverse de l’inceste. Bien que ce sujet soit contesté, l’idée de l’inceste «titillait» le réalisateur depuis belle lurette et souhaitait absolument le traiter dans un de ses longs-métrages.

La synergie des deux vingtenaires s’apparente à leur interprétation du scénario, car il ne s’agit pas de deux êtres troublés par leur attirance malsaine. Leur désir émane la fatalité d’un amour improbable. «C’est certain que nous avons des scènes assez difficiles à filmer par rapport à cela, mais reste que c’est un film basé sur le fantasme et le rêve qui convergent à la réalité», nous a expliqué Émile. La chimie saisissante entre les deux acteurs confirme que le long-métrage se distancie d’une simple relation douteuse entre les jumeaux.

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Fidèle à son écriture poétique et bien à lui, André Forcier fait surgir ses idées fantaisistes à travers les pensées amoureuses qu’un jumeau porte envers l’autre. Il est autant nécessaire pour le spectateur de retrouver cette fantaisie à travers les écrits de Forcier que pour le réalisateur de se réapproprier un plateau de tournage. «J’ai l’impression de rayonner», s’est extasié sereinement le réalisateur en parlant de son retour sur les plateaux de tournage. Assis confortablement dans l’un des fauteuils du décor de la maison principale, «l’enfant terrible du cinéma» reste fidèle tant à la formule peu linéaire de ses films antérieurs qu’à ses acteurs fétiche, qu’il considère comme une «belle grappe d’acteurs».

«Se retrouver dans un film de Forcier, c’est comme retourner dans la famille», a relaté Céline Bonnier au sujet de tourner pour une cinquième fois avec le réalisateur de 67 ans. L’enthousiasme et la fébrilité des comédiens et de l’équipe de production se dégageaient, embaumant les décors d’époque de la Seconde Guerre mondiale, en toile de fond du long métrage.

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Le poids des mots

«Notre défi reste tout de même d’être à la hauteur des textes!», a affirmé Juliette sur les épreuves qu’attendaient les deux jeunes acteurs sur une telle production. Toujours à mi-chemin entre un délire fantaisiste et la réalité, c’est effectivement ce qui fait la force des textes d’André Forcier. Bien que l’idée d’aborder l’inceste semble tabou, les acteurs assurent que la beauté des textes chasse l’apparence de perversité au sein de l’histoire. «[L’écriture du réalisateur] est très poétique, théâtrale et très travaillée dans le sens de la poésie et de l’improbable. Il joue beaucoup avec les petites histoires, qui deviendront de grandes histoires [à l’écran]», nous a expliqué Céline Bonnier à propos des scriptes aussi surprenants qu’irréels de Forcier.

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Une histoire d’amour interdite et déchirante, interprétée par une distribution hors pair, qui promet de faire parler à sa sortie. Le tournage prendra fin en juin prochain et la date de sortie du film reste encore à déterminer.

Fait intéressant: à la première journée de tournage, le 10 mai dernier, l’équipe a fini deux heures avant le temps prévu. «C’est presque du jamais vu en cinéma!», s’es exclamée Céline Bonnier en racontant ses premières impressions sur le plateau d’Embrasse-moi comme tu m’aimes.

Sur cette bonne lancée, Bible urbaine souhaite la meilleure des chances à toute l’équipe du film! On a bien hâte de voir le résultat final.

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