CinémaNos 5 suggestions Netflix
Crédit photo : Netflix Canada (image tirée du film «The Diary of a Teenage Girl»)
«White God» de Kornél Mundruczó
En cette période critique pour les propriétaires de chiens au Québec, il y aurait fort à parier que cette œuvre saisissante du cinéaste hongrois Kornél Mundruczó saura en émouvoir plus d’un. Gagnant du prix «Un certain regard» au Festival de Cannes en 2014, White God (ou Fehér Isten en langue originale) se situe dans une version fictive de Budapest où quiconque possède un chien bâtard se doit de payer une lourde taxe au gouvernement. Du haut de ses 13 ans, Lili est dévastée lorsque son père abandonne froidement Hagen, son meilleur ami à quatre pattes, dans les rues hostiles de la ville. Allégorie assumée dénonçant à la fois les ignominies faites aux animaux et les injustices sociales oppressant notre propre espèce, ce film est une expérience viscérale, voire franchement difficile, mais son ambiance onirique et la beauté hypnotisante de ses tableaux en valent certainement les serrements au cœur.
La série documentaire «Departures»
Qui n’a jamais rêvé de tout laisser derrière pour partir en grande aventure autour du monde? Scott Wilson, Justin Lukach et leur ami vidéaste André Dupuis – auxquels on s’identifie si rapidement qu’on croirait les connaître depuis toujours – ont d’abord eu l’audace de passer des paroles à l’acte, mais aussi la brillante idée de documenter leur expédition pour le plaisir de nos yeux et de notre imagination. Originaire d’Ontario, le trio a débuté son odyssée en parcourant le Canada d’un océan à l’autre pour ensuite s’envoler à la découverte de tout ce qu’il y a de plus beau sur notre somptueuse planète bleue, de l’Inde au Brésil en passant par le Cambodge, l’Islande, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, Madagascar, la Mongolie… Vers l’infini et plus loin encore. Offrant pas moins de 42 épisodes d’une heure à se mettre sous la dent, la série Departures est probablement la meilleure manière de voyager sans se ruiner ni quitter le confort de son salon.
«The Diary of a Teenage Girl» de Marielle Heller
Dans notre palmarès des meilleurs films de 2015 paru en décembre dernier, nous décrivions The Diary of a Teenage Girl comme étant «le meilleur film dont vous n’avez jamais entendu parler cette année». Heureusement, il n’est jamais trop tard pour remédier à la situation! Désormais disponible sur Netflix, cette adaptation du roman illustré de Phoebe Gloeckner est une œuvre beaucoup plus profonde et audacieuse que son titre puisse l’indiquer. Avec l’irrésistible Bel Powley en tête d’affiche, Kristen Wiig et Alexander Skarsgård en prime, le journal en question est celui d’une adolescente en pleine floraison, s’interrogeant sur ses émotions, ses désirs, sa féminité et sa sexualité alors qu’elle entretient une aventure enivrante avec le nouvel amant de sa mère. Campé au cœur des années 70 à San Francisco, ce tout premier long-métrage de Marielle Heller est d’un charme fou et d’une vérité fracassante; bref, un visionnement obligatoire.
«99 Homes» de Ramin Bahrani
Sur la prétendue terre de rêve et de liberté que sont les États-Unis, l’illusion et la cupidité prévalent plus souvent qu’autrement. Dans 99 Homes, Andrew Garfield (The Amazing Spider-Man) incarne un honnête travailleur qui, suite au fameux effondrement du marché immobilier, est évincé de la maison familiale qu’il habite depuis toujours avec sa mère et son jeune fils. «Don’t get emotional about real estate», lui dira l’homme venu saisir ses biens. Courtier corrompu et impitoyable opportuniste, ce dernier (interprété par un Michael Shannon aussi magnétique qu’à l’habitude) lui proposera un marché délicat… Et quand on serre la main du diable, il faut en accepter tous les dilemmes moraux. Après The Big Short d’Adam McKay, qui traitait du même sujet, ce sixième long-métrage de Ramin Bahrani propose une réflexion perçante sur la fierté humaine et le concept de possession, en parfait équilibre entre la critique socio-économique, le drame familial et le thriller psychologique.
«The Hunt» de Tomas Vinterberg
Avant de conquérir le cœur des téléphiles du monde entier en s’en cuisinant quelques-uns dans la série Hannibal (aussi disponible sur Netflix), l’acteur danois Mads Mikkelsen tenait la vedette de The Hunt, un film choquant sur la lutte infernale d’un professeur de maternelle faussement accusé d’abus sexuels sur l’une de ses petites protégées. Évidemment, il est impossible de rester de glace devant la cruauté d’un tel récit, d’autant plus qu’il n’a rien d’irréaliste. Plus effroyable que la majorité des films d’horreur, il s’agit tout de même d’une œuvre essentielle, portée avec grâce et instinct par Mikkelsen et superbement réalisée par Tomas Vinterberg. Réflexion déchirante sur le pouvoir d’un mensonge d’enfant, l’avilissement d’un homme innocent et l’hypocrisie collective de tout un village en pleine chasse à la sorcière, The Hunt est un magnifique coup de poing dans l’estomac.
L'événement en photos
Par VSC, OLN, Métropole Films, Broad Green Pictures & Nordisk Films