Cinéma
Crédit photo : Netflix Canada (film: «The Wolfpack»)
1. «Seeking a Friend for the End of the World» de Lorene Scafaria
Steve Carell et Keira Knightley en duo? Improbable, et pourtant…! Dans Seeking a Friend for the End of the World, leur performance respire la sincérité. L’histoire commence quand un bulletin de nouvelles annonce au monde entier le tragique échec d’une mission spatiale dédiée à faire dévier un dangereux astéroïde, qui devient alors synonyme de la fin du monde. À trois semaines de l’impact fatidique et sans super-héros pour sauver l’humanité, chacun absorbe le choc à sa manière. Certains font la fête, certains choisissent de partir à la conquête d’un amour perdu, de réaliser leurs rêves les plus fous, alors que d’autres, refusant d’être confrontés à cette dure fatalité, poursuivent leurs activités quotidiennes comme si rien n’avait changé. Vous l’aurez compris, il ne s’agit ni d’un film d’action, ni d’une science-fiction, mais plutôt d’une comédie mélancolique, si charmante et si touchante qu’elle donne envie d’un bon câlin.
2. La série britannique «Misfits» (Channel 4)
Depuis la dernière décennie, la télévision anglaise est devenue experte dans l’art de dépeindre la jeunesse désinvolte et irrévérencieuse qui définit la génération actuelle. Dans Misfits, un groupe de jeunes contrevenants condamnés à s’enrôler dans un programme de travaux communautaires est atteint par la foudre lors d’une étrange tempête électrique… Qui leur lègue à chacun différents pouvoirs extraordinaires (et d’autres très ordinaires). Composée de 37 épisodes répartis sur cinq saisons, cette série créée par Howard Overman est comme un parfait mélange entre les séries Skins et Heroes dans ce qu’elles avaient de meilleur, le tout enveloppé dans une épaisse couche d’humour noir – une autre spécialité britannique – et couronné d’une délicieuse extravagance. Comme quoi les jumpsuits orange étaient en vogue bien avant l’avènement d’Orange Is the New Black!
3. Le documentaire «The Wolfpack» de Crystal Moselle
La beauté de Netflix réside en son impressionnante variété, et on oublie parfois de s’aventurer dans la section «Documentaire», qui recèle une multitude d’œuvres fascinantes, dont plusieurs ne sont disponibles nulle part ailleurs. Celle-ci ne traite pas d’un grave problème de société. On n’y parle ni de luttes environnementales, ni de la vie d’une éminente personnalité. The Wolfpack est une curiosité. Quelque part dans le Lower East Side de Manhattan, les six frères Angulo, leur sœur aînée et leur mère vivent confinés entre les murs d’un minuscule appartement sous la protection d’un père excentrique aux idéologies arrêtées. Ayant toujours représenté leur unique aperçu du monde extérieur, le cinéma est leur échappatoire, ce pourquoi ils y vouent une passion immodérée (en particulier pour les films de Quentin Tarantino et Christopher Nolan). Dans ce tout premier documentaire de Crystal Moselle, la réalisatrice observe et se questionne sur la suprématie de la famille, les dangers de l’isolement et le pouvoir de l’imagination.
4. «Tucker & Dale vs. Evil» d’Eli Craig
Tucker et Dale sont deux adorables montagnards qui ne souhaitent que passer du bon temps dans leur nouvelle cabane en rondins… Mais leurs vacances entre gars seront gâchées à l’arrivée d’un groupe d’adolescents – ou plutôt, de stéréotypes ambulants – en plein spring break. Aussi crétins qu’ils sont libidineux, ces derniers deviennent convaincus que les deux péquenauds sont des meurtriers psychopathes et, naturellement, hilarité s’ensuit. Production indépendante tournée en Alberta avec de maigres moyens, cette comédie satirique représente ce qui se fait de mieux en termes de parodie. Reposant sur une prémisse simple, mais ô combien efficace, elle s’inspire allègrement du slasher film classique et multiplie les éclats de rires comme les éclats d’hémoglobine. Une pure partie de plaisir.
5. «Short Term 12» de Destin Daniel Cretton
En lice pour l’Oscar de la meilleure actrice grâce à sa touchante performance dans Room, Brie Larson semble être sortie de nulle part aux yeux de plusieurs. Pourtant, il y a trois ans, elle émouvait déjà dans l’excellent Short Term 12, où elle incarne la superviseure d’un foyer temporaire pour adolescents en difficulté. Éternellement dévouée à cette jeunesse troublée et négligée par le système, elle est d’une compassion sans pareille, mais les difficultés de sa propre vie pèsent lourd sur ses frêles épaules. Réalisé avec grâce et sensibilité par un cinéaste s’inspirant de sa propre expérience, ce petit drame indépendant démontre aussi le talent brut d’une impressionnante brochette de jeunes acteurs, dont Rami Malek (star de la série Mr. Robot) et Keith Stanfield, qui s’est récemment illustré dans Selma, puis dans Straight Outta Compton.
L'événement en photos
Par Focus Features, E4, Magnolia Pictures, Magnet Releasing, Demarest Films