«The Lone Ranger» de Gore Verbinski – Bible urbaine

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«The Lone Ranger» de Gore Verbinski

«The Lone Ranger» de Gore Verbinski

Bas les masques!

Publié le 3 juillet 2013 par Jim Chartrand

Crédit photo : Disney

Ca y est, Gore Verbinski, avec The Lone Ranger (en version française Le justicier masqué), prend enfin d'assaut son genre favori: le western, ce qui devrait enchanter toute la famille.

Avec son regard singulier, Gore Verbinski a un sens du spectacle hors du commun. Que ce soit avec une petite souris qui cause un bordel sans équivalent dans Mousehunt ou avec sa trilogie milliardaire qu’est Pirates of the Caribbean (les opus suivants font classe à part comme on a relégué la réalisation à différents cinéastes), Verbinski sait en mettre plein la vue.

Ainsi, après avoir offert de nombreux clins d’œil à Sergio Leone et autres maîtres du western dans les Pirates, et après l’impressionnant film d’animation Rango, qui en livrait un hommage singulier à l’instar de Quentin Tarantino avec son Django Unchained, il aborde enfin de plein front le genre à sa façon, ce qui implique beaucoup plus d’action tonitruante que la moyenne, mais toujours avec un humour accessible pour tous. Pourtant, en redonnant vie à la série The Lone Ranger, voilà qu’il se retrouve autant en possession de ses moyens qu’avant, mais avec une limitation de la liberté qui choque un peu.

Certes, le divertissement est à l’honneur et pendant un long deux heures et demi, on en a pour notre argent alors qu’on rit, sursaute, se retrouve dans d’impressionnantes séquences d’action et on en passe. Par contre, dénué de ses excentricités habituelles à défaut d’une mise en scène toujours soignée, s’il répond à la demande, The Lone Ranger ne surprend que fort peu.

Pris sous les contraintes de Disney, avec malgré tout un brin de violence qui ne sera pas du goût de tous les jeunes, par ailleurs, on met à l’avant-plan un humour bon enfant qui englobe tout. On use ainsi de la folie comme d’une blague plutôt que d’un point d’ordre où y fourmilleraient toutes sortes d’inventivités.

L’histoire est justement racontée à un enfant par un vieux Tonto, l’Indien principal du récit incarné par un amusant et cabotin Johnny Depp, comme on l’aime. À l’aide de retours en arrière, on apprend les origines de John Reid, sorte de héros malgré lui, histoire de donner suite à la légende du Lone Ranger dans l’imaginaire collectif. Justicier personnel pris entre un désir de vengeance face à son frère mort injustement et un autre de justice qui n’existe pas dans le Far West où la quête du pouvoir et de l’argent font la loi, Reid se retrouve mêlé rapidement à toutes sortes d’histoires en transformant peu à peu le sens du mot «superhéros». Il a beau porter le masque (fabuleux running gag d’ailleurs), il n’a pas tout à fait l’étoffe qu’on se fait du sauveteur idéal, et c’est tant mieux.

C’est après tout sa complicité indéniable avec l’Indien Tonto qui ponctuera au mieux le récit. Ensemble, Depp et le toujours plus fascinant et charismatique Armie Hammer font des flammèches et on a un immense plaisir à suivre leurs péripéties. Bien sûr, pour les accompagner, on compte sur une distribution de premier ordre où les Tom Wilkinson et William Fichtner s’en sortent le mieux avec des rôles vicieux à souhait. Pour le reste, on regrette qu’Helena Bonham Carter n’ait finalement qu’un rôle aussi mineur.

Tout au long du film, il ne manque pas d’action et celle-ci, lorsqu’elle a lieu, est pratiquement toujours spectaculaire. De plus, Verbinski soigne son visuel et donne au regard des panoramas franchement époustouflants qui savent tirer le meilleur des effets spéciaux. Bien sûr, l’aventure coule à flot alors qu’on retrouve une cadence équivalente aux Pirates mais avec une trame narrative amincie, plus concise et un brin moins audacieuse et éparpillée.

The Lone Ranger est un divertissement tout à fait conseillé. Avec ses alléchantes répliques et ses nombreux moments fort hilarants (mention inévitable au cheval qui est tout simplement génial), on pourrait difficilement imaginer un film familial plus complet que ce long-métrage qui sait nous faire évader avec joie. Bien sûr, les thèmes sentent la redite alors qu’on ne peut pas réinventer à la fois l’origine ni notre passé, mais il y a toute de même des variations sur les réflexions qui valent le détour.

Du coup, en attendant un film où Verbinski pourra étaler tout le potentiel de ses idées, on se contentera de ce très beau et amusant blockbuster d’été.

«The Lone Ranger» prend l’affiche ce mercredi 3 juillet.

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