«The Harvest» de John McNaughton – Bible urbaine

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«The Harvest» de John McNaughton

«The Harvest» de John McNaughton

Retour éclatant d’un réalisateur oublié

Publié le 24 juillet 2014 par Alyssia Duval

Crédit photo : Tous droits réservés

Après treize ans d’absence sur les planches du septième art, le réalisateur du film culte Henry: Portrait of a Serial Killer a honoré le festival Fantasia de sa présence pour la première internationale du très attendu The Harvest. Explorant les peurs de l’enfance et le dur parcours vers la maturité dans un film qu'il décrit lui-même comme un inquiétant conte de fées à la Hansel & Gretel, John McNaughton signe en même temps son adieu au métrage sur pellicule et aux orchestres à cordes... Un adieu tout à fait réussi, qui en valait la chandelle.  

Gravement malade, le jeune Andy Young (Charlie Tahan) est gardé à l’écart du monde extérieur par des parents dévoués mais surprotecteurs. Cardiologue en pédiatrie, sa mère Katherine (Samantha Morton) a quitté les hôpitaux afin de pouvoir consacrer tout son temps à Andy, qu’elle soumet à de rigoureux traitements médicaux malgré les réticences de son mari (Michael Shannon). Isolé entre les murs de sa chambre, le garçon rêve de baseball en regardant pousser le maïs à travers sa fenêtre, jusqu’au jour où viendra y cogner Maryann (Natasha Calis), nouvelle venue du quartier en simple quête d’un ami. Avec The Harvest, McNaughton s’immisce dans les plus profondes dysfonctions de la psyché humaine en démontrant que l’amour d’une mère, lorsque poussé à l’extrême, peut devenir franchement inquiétant, voire terrifiant.

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De tous les zombies, extra-terrestres et tueurs en série que Fantasia puisse offrir aux cinéphiles cette année, rares sont ceux qui savent rivaliser avec la démence de cette maman névrosée incarnée par Samantha Morton, dont le regard suffit à donner froid dans le dos. Deux fois nominée aux Oscars pour des rôles antérieurs, l’actrice britannique offre une autre performance stellaire sans toutefois éclipser celles de ses collègues. Michael Shannon est sa contrepartie parfaite, et le petit Charlie Trahan, découvert en 2007 dans I Am Legend, semble destiné à une carrière tout aussi reluisante. Ni vulgaire, ni sanglant, The Harvest ne fait pas seulement valoir les prouesses de ses têtes d’affiche, mais aussi celles de son réalisateur qui, malgré un scénario manifestement imparfait, maîtrise l’art du suspense et de la tension dramatique de manière exceptionnelle.

En espérant que McNaughton ne disparaisse pas pendant une autre décennie avant de pondre le projet suivant…

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