«The Bling Ring» de Sofia Coppola – Bible urbaine

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«The Bling Ring» de Sofia Coppola

«The Bling Ring» de Sofia Coppola

La célébrité à tout prix

Publié le 24 juin 2013 par Boris Nonveiller

Crédit photo : Les Films Séville

S’étant fait connaitre avec le très bon Virgin Suicides et ayant eu un succès commercial et critique avec Lost in translation, Sofia Coppola a relativement déçu avec ses deux derniers films. Marie-Antoinette était un chick flick d’époque divertissant, sans plus, et Somewhere donnait l’impression de n’être qu’une pâle copie de Lost in Translation. Sans surprise, mais avec plus de fougue, la jeune cinéaste renoue dans son cinquième film avec des thèmes qui lui sont chers: la jeunesse, la célébrité et surtout le désœuvrement.

Inspiré d’un fait divers datant d’il y a cinq ans, The Bling Ring suit un groupe d’adolescents de Los Angeles qui entrent par effraction dans les maisons de célébrités tels que Paris Hilton, Megan Fox ou Orlando Bloom. Puisque ces derniers se font un malin plaisir de documenter sur Internet tous leurs voyages et fêtes, ce qui était au départ une aventure devient rapidement un jeu insouciant. Les jeunes adultes prennent assez rapidement plaisir à jouer les vedettes en portant leurs apparats, en consommant leurs drogues dures et en fêtant chaque nuit à n’en plus finir.

Contrairement à Somewhere, qui était assez lent dans son rythme, The Bling Ring met de l’avant un montage digne de ses protagonistes: rapide, énervé et clinquant. Il faut dire tout de même que la réalisatrice prend parfois le temps de filmer Los Angeles sous toutes les perspectives, ce qui donne des plans nocturnes très beaux. Comme d’habitude, la trame sonore est excellente et donne dès le générique le ton du film. On salue l’idée d’une distribution composée de jeunes acteurs inexpérimentés (à l’exception d’Emma Watson); cela donne un effet d’authenticité qu’on retrouve rarement dans un film sur l’adolescence.

Au moment où le récit commence à être répétitif, le troisième acte met en scène les procès de la bande: les moments ou les inculpés auront à se justifier sont sans doute les meilleures blagues pince-sans-rire du film. Sans tout à fait juger, sans se porter à la défense des criminels en herbe non plus, le film oscille entre les deux, montrant leurs bêtises avec un sourire semi-ironique. Certes, on a droit aux parents absents, à la mère qui éduque ses enfants avec les préceptes du livre Le Secret, mais ce sont davantage des gags que des justifications: ces enfants irresponsables, élevés à la culture pop et aux télé-réalités, sont laissés à eux-mêmes, mais s’en sortent pas si mal, finalement.

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