«The Avengers» de Joss Whedon: l'immensité du pouvoir – Bible urbaine

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«The Avengers» de Joss Whedon: l’immensité du pouvoir

«The Avengers» de Joss Whedon: l’immensité du pouvoir

Publié le 4 mai 2012 par Jim Chartrand

Film attendu depuis une décennie sinon plus, alors qu’on nous y prépare depuis belle lurette déjà, The Avengers cherche à réunir une flopée de superhéros qu’on a déjà appris à connaître par cœur. N’empêche, sans être un pétard mouillé, disons qu’on s’attendait plus de cette adaptation des personnages de Marvel.

Le réputé Joss Whedon semble avoir eu la tâche la plus facile et la plus difficile à la fois. Oui, il a bénéficié du buzz qu’on mousse depuis plus de cinq ans, mais il doit également composer avec plein de films à la réalisation fort différente et tout autant de personnages auxquels il doit apporter une certaine cohésion. De cela, parlons-en tout de suite, car c’est ce qui épate le plus. Si Whedon n’est pas très impressionnant côté technique, puisqu’il offre un film typiquement hollywoodien qui rejoint les standards des blockbusters d’action, disons qu’il se montre des plus habiles lorsqu’est venu le temps d’homogénéiser le tout. L’excellent casting parvient à rester intègre aux personnages respectifs, alors que le film en soi, sans ressortir du lot, s’offre comme une bonne synthèse de ce que l’on a eu la chance de voir précédemment. Encore mieux: la rencontre tant attendue de toutes ces têtes fortes crée des atomes crochus et cause des flammèches qui permettent de faire ressortir un humour, quoique facile, très bien défendu. Les dialogues sont punchés, la chimie s’installe d’emblée, et les acteurs s’amusent grandement, ça se voit, ça se ressent, et ça l’influence le spectateur, également.

Oui, pour le style, Whedon emprunte un peu chez son voisin Kenneth Branagh, et il a même envie de faire du Michael Bay, ça et là, mais côté action, au-delà de ses trop longues 143 minutes, il finit par livrer la marchandise par le biais d’une excellente dernière demi-heure chargée d’adrénaline avec un mémorable semi-plan-séquence parcourant la ville selon les positions des superhéros en question.

Concernant le scénario, légère déception ici aussi. Avec cette histoire de cube de pouvoir qui, placé entre de mauvaises mains, pourrait détruire la Terre, comme ces créatures provenant d’un portail lié à l’espace qui pourrait notamment détruit New York, disons que le synopsis ressemble drôlement à celui des Transformers 4. De plus, un seul méchant pour une si longue durée et autant de superhéros, sans oublier qu’on les connaît déjà, ce n’est pas assez selon les logiques du septième art. L’acteur Mark Ruffalo est parfait dans le rôle du Dr. Banner, qu’il vient tout juste de s’approprier, alors que tous les autres acteurs sont restés comme on les avait laissés trop libres. Si Jeremy Renner pédale un peu puisque son personnage de Hawkeye est trop méconnu, on ne peut tout simplement pas résister aux charmes des Scarlett Johansson, Chris Evans, Robert Downey Jr., Chris Hemsworth ou encore la badass-itude de l’impitoyable Samuel L. Jackson. Et si on accueille de nouveaux venus comme Cobbie Smulders (la Robin de How I Met Your Mother), on regrette qu’il n’y ait pas plus de caméos que celui habituel de Stan Lee et quelques rares personnages pigés d’autres films tels que Gwyneth Paltrow et Stellan Skarsgaard.

Aussi, on ne comprend pas pourquoi il est nécessaire de re-recruter tous ceux qu’on est allé chercher environ six films en fin de générique, repoussant constamment l’action, un peu comme ces séquences d’entraînements en montage enchaîné qui ont habituellement toujours lieu dans les premiers films de grande franchise.

Ainsi, parce que la porte est ouverte pour une suite et que l’on sait que presque tous les héros auront droit à la leur ou à leur propre film, si ce n’est déjà fait, on peut garder espoir pour que le tout conserve sa constante. Si ce ne sont pas tous les films de ce genre qui ont su nous conquérir, disons que ce dernier, sans être nécessairement supérieur, est certainement l’un des plus agréables, surtout parce que le niveau de prétention est étonnamment raisonnable face à l’ampleur du film en question.

Pour le reste, on pense surtout que le hype autour film en décuplera son appréciation. Si on parle déjà de film-culte ou de je-ne-sais-quoi, avouons qu’il n’en est rien. Il s’agit du premier gros blockbuster de l’été qui lance, certes, la saison en grand, et qui s’impose comme un film d’action efficace et irrésistible. Un évènement révolutionnaire? On repassera, en se contentant de sourire un peu, de rire et d’apprécier le tout, et ce, de l’introduction plutôt bizarroïde au générique visuellement splendide et élégant.

Appréciation: ***

Crédit photo: www.disney.go.com

Écrit par: Jim Chartrand

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