CinémaCritiques de films
Martin, un homme tout ce qu’il y a de plus ordinaire, sort de chez lui un matin pour aller travailler. Sans qu’il ne sache pourquoi, soudainement, tous les regards se tournent vers lui. Les gens l’appellent, le prennent en photo, le filment avec leur téléphone et lui demande des autographes. Une seule question vient à l’esprit de Martin: pourquoi?
Du jour au lendemain, Martin (Kad Merad) devient célèbre pour aucune raison. Découvert par Fleur (Cécile de France), journaliste et productrice qui le prend sous son aile, Martin tente de comprendre le phénomène qu’il devient bien malgré lui. Et, en acceptant l’aide de Fleur, il ne se serait jamais douté qu’il mettrait le pied dans un engrenage qui risquerait d’empirer bien des choses. Fleur travaille pour une émission de télévision diffusée à heure de grande écoute. Martin, invité à cette émission, n’arrivera pas à faire la lumière sur ce qui lui arrive. Rapidement, les médias récupèrent l’histoire. Coup monté ou phénomène typique du 21e siècle? On ne sait jamais vraiment…
Librement inspiré du roman L’idole, de Serge Joncour, Superstar s’intéresse à cette célébrité instantanée qui devient de plus en plus commune aujourd’hui. Participants issus d’une quelconque téléréalité ou autre vidéo virale, ces vedettes d’aujourd’hui finissent généralement par retomber dans l’anonymat aussi rapidement qu’ils en sont sortis. S’ils semblent ne souhaiter que ce retour à la tranquillité, ils se rendent probablement compte qu’on finit par prendre goût à la célébrité. C’est du moins le constat que fait Martin quand les gens commencent à le détester sans raison, après l’avoir tant aimé.
Se voulant probablement une sorte de critique de la société actuelle (le film aborde également le côté manipulateur et magouilleur de la télévision et des médias), Superstar n’est au final qu’une parodie grossière et plutôt ridicule. Tout dans ce film n’est que cliché. Le personnage principal, un vieux garçon un peu innocent, travaille dans une compagnie qui recycle des ordinateurs et qui engage des déficients intellectuels, qui voient tous Martin comme un héros de tous les jours. Martin quant à lui le dit tel quel: ce sont eux sa vraie famille. Il se laisse tellement faire par tout ce qui lui arrive qu’il en devient insupportable. Cliché. La productrice de l’émission est coincée dans une relation malsaine avec son patron (Louis-Do de Lencquesaing), pourtant marié, mais qui lui donne de l’attention. Cliché. L’animateur (Ben) défraie la chronique à cause de son franc-parler, conduit une luxueuse voiture sport et fréquente les bars de danseuses. Cliché, encore. En voulez-vous d’autres?
Pourtant porté par des acteurs de talent, on aurait pu croire que Superstar serait une bonne comédie. Malheureusement, on se demande même pourquoi ils ont accepté ce projet. Et aussi, ce qui est passé par la tête du réalisateur, Xavier Giannoli, dont les projets précédents ont pourtant récolté quelques nominations aux César. En sortant de la projection, on ne fait que se poser la même question que Martin: pourquoi?
Appréciation: *
Crédit photo: Festival Cinemania
Écrit par: Camille Masbourian