CinémaCritiques de films
Crédit photo : www.iconsoffright.com et www.fantasiafestival.com
Dans ce décor familial pour le moins dysfonctionnel où le mal-être suinte à travers les murs et où il est élevé dans la misère par son paternel (l’ex-Leatherface Andrew Bryniarski, en motard violent et impitoyable), Lincoln (joué par le ténébreux Ronen Rubinstein) n’a plus rien à perdre pour faire comprendre à son père débile et à ces adolescents intimidants de quel bois il se chauffe. Pas de quoi se rendre chez le notaire, heureusement! Habitué aux railleries et surtout à être le souffre-douleur de ses camarades, un jour il va répliquer, rien qu’une fois, mais assez violemment merci, geste qui lui vaudra un renvoi de l’école et une expédition dans un camp de réforme, loin de chez lui.
Forcé de côtoyer un nouveau groupe d’ex-bums où il redeviendra trop rapidement le rejet qu’il a toujours été, Lincoln n’aura qu’un vœu en tête: «Je souhaiterais qu’ils meurent tous». Sa prière ne restera pas en reste, puisqu’un Démon en la personne de Moira Karp (jouée par l’effrayante Sierra McCormick) l’entendra et se donnera comme mission de faire payer cher à ceux qui l’auront intimidé. Cette espèce de revenante aux allures de poupée vaudou (chapeau à son collier de lames de rasoir autour du cou qui lui donne encore plus un air satanique), cette dernière fera gicler le sang pour sauver l’honneur de Lincoln. Mais comment arrêter une revenante sanguinaire?
Pour son premier opus, Adam Egypt Mortimer frappe fort – et c’est le cas de le dire! – avec ce violent Some Kind of Hate. Même si le spectateur est en mesure de comprendre assez vite l’enjeu vers la moitié du film, et cette suite quelque peu prévisible de péripéties toutes plus sanglantes les unes que les autres, il faut avouer qu’il y a un indéniable travail de réalisation effectué ici. Tout d’abord, c’est définitivement ce cocktail entre musique heavy métal et sons d’ambiance qui dresse la table et qui donne la crédibilité au suspense du film. De plus, cette attention portée aux effets spéciaux et au personnage étrangement inquiétant joué par Sierra McCormick y est pour beaucoup.
Même s’il y a un versant plus «film pour ados» à Some Kind of Hate, principalement à cause de l’âge de ses acteurs comme de ce léger flirt entre Lincoln et Kaitlin (interprétée par l’irrésistible et aguicheuse Grace Phipps en version sombre), c‘est définitivement un bon film à se mettre sous la dent, surtout en version festival.
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de la rédaction