Série d'entrevues avec les principaux artisans du film «Henri Henri» – Bible urbaine

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Série d’entrevues avec les principaux artisans du film «Henri Henri»

Série d’entrevues avec les principaux artisans du film «Henri Henri»

Un petit conte québécois qui voit grand

Publié le 9 novembre 2014 par Jim Chartrand

Crédit photo : Jim Chartrand

Il n'est pas rare d'entendre des artistes encenser leur plus récent projet, mais de se faire dire à l'unanimité par l'équipe que c'est la facilité qui a bercé leur expérience est chose beaucoup moins répandue. Pourtant, c'est ce que les différents artistes qu'on a rencontrés pour le film Henri Henri ont eu à nous dire notamment sur ce petit conte québécois qui voit certainement très grand.

Henri Henri, c’est l’histoire d’un orphelin recueilli par l’église, qui devient le responsable de la lumière, c’est-à-dire celui qui change, entretient et s’occupe exclusivement des ampoules et de tout ce qui est relié à l’éclairage, ou à ce qui contredit la noirceur. Forcé de quitter l’église, auréolé d’une naïveté notable, il tentera de faire perdurer sa vocation dans le quotidien de sa nouvelle réalité et de tous les personnages qui l’entoureront. Inutile de dire qu’avec sa personnalité attachante et sa curiosité rassembleuse, de belles amitiés et peut-être même une belle histoire d’amour se mêleront à l’histoire.

Premier long-métrage de Martin Talbot, le réalisateur de 47 ans n’est toutefois pas un nouveau venu dans le milieu du cinéma québécois. En effet, celui qui signe également le scénario de son premier film a déjà conçu plusieurs courts-métrages, en plus d’être à la barre de la populaire émission Les Parent depuis des années déjà.

Toutefois, de ce projet qu’il fait mûrir depuis des années, plongeant son inspiration chez les mêmes sources colorées que chez ses contemporains à qui on le compare régulièrement, soit principalement les oeuvres des années 60 dont celles de Jacques Tati et Blake Edwards, il était essentiel, pour lui, que son premier film apporte quelque chose de nouveau. «Il faut que tu aies quelque chose à dire et quelque chose de nouveau à proposer», nous raconte-t-il. «Moi je me dis que si je n’ai rien à apporter de plus ou de neuf, ça ne vaut pas la peine. Je ne veux pas être un réalisateur pour être un réalisateur.»

Et c’est avec bonheur qu’on peut dire que le cinéaste qu’on aime jumeler avec les Jean-Pierre Jeunet, Wes Anderson et autres Sylvain Chomet est parvenu à ses fins. En effet, en imposant aux spectateurs québécois un conte qui s’adresse à toute la famille, il fait certainement classe à part dans notre cinématographie, et ce, tout en y offrant une luminosité que notre cinéma nous offre malheureusement trop peu souvent.

«C’est un film lumineux et on n’est pas habitué d’en avoir», nous raconte l’acteur principal Victor Andrés Trelles Turgeon. Il ajoute: «En plus, en tant que nouveau père, j’apprécie davantage lorsque des films sont appropriés pour les enfants et faits pour intéresser les parents.» L’acteur, qui multiplie les projets singuliers de Mesnak à Le torrent, a d’ailleurs été honoré de se faire confier «un personnage dont il est tombé en amour dès la première lecture» et qu’il considérait comme «étant très proche de lui-même».

De son côté, l’acteur Michel Perron, qui a des étoiles dans les yeux quand il parle de tout ce qui est relié au film, nous assure d’une chose: «Je sais qu’en sortant de ce film-là, j’aurai un large sourire au visage». Ce message d’espoir véhiculé par le film est ainsi à l’origine d’un grand univers de possibilités.

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Michel Perron, Victor Andrés Trelles Turgeon, Sophie Desmarais et Marcel Sabourin

Sophie Desmarais en est après tout à son premier projet s’adressant autant aux jeunes qu’aux moins jeunes, et cela c’était très important pour elle de diversifier son public. «C’est quelque chose qui me touche d’aller chercher différents types de personnes, de spectateurs.»

Cependant, rien n’arrive à la cheville de la motivation du vétéran Marcel Sabourin. Si tous ont eu à auditionner pour faire partie de l’aventure, l’interprète du grand-père dans Les Parent a dit oui au projet avant même d’en savoir davantage ou de connaître son rôle! De renouer avec la facilité et la créativité de Martin Talbot était plus importante que tout le reste et, de toute façon, il n’a – de mémoire – jamais dit non à un rôle.

Et comme tous les autres, il n’a certainement pas regretté son choix. Habitué des conditions télévisuelles de création, Martin Talbot a su offrir à son appropriation du septième art des compétences d’une grande rigueur, permettant à tous de toujours suivre à la lettre, si ce n’est de devancer les horaires prévus au départ. Même en retournant certaines scènes pour obtenir un ton plus adapté au projet, il n’y a pas eu une journée qui s’est terminée plus tard que prévu. Tous répondent d’ailleurs la même chose quand on leur demande ce qu’était le plus grand défi pour ce film: «Se réveiller à l’heure!» Bref, tout s’est déroulé avec quasi perfection; le rêve, quoi!

Enfin, si chacun a certainement bon nombre d’anecdotes à raconter sur le tournage, tous y relèvent l’expertise de tout un chacun et les nombreuses complicités qui s’y sont tissées. Qu’importe la notoriété ou même l’expérience des jeunes comme des vieux, des vétérans comme des nouveaux venus, tous ont su apprendre des uns et des autres. C’est d’ailleurs cet aspect-clé, le legs, comme l’explique si bien Marcel Sabourin, qui est le plus important dans ce film. Cette transmission du savoir de génération en génération, tous ont su en profiter, et ils espèrent avec bonheur qu’ils sauront vous partager leur infinie passion à travers les écrans du Québec qui auront la chance de projeter autant de lumière dans les salles sombres.

«Henri Henri» est à l’affiche au Québec depuis le vendredi 7 novembre.

http://www.youtube.com/watch?v=0ciY4BUwppE

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