«Rebelle» de Mark Andrews et Brenda Chapman: l’ivresse aventurière d’un roux divin – Bible urbaine

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«Rebelle» de Mark Andrews et Brenda Chapman: l’ivresse aventurière d’un roux divin

«Rebelle» de Mark Andrews et Brenda Chapman: l’ivresse aventurière d’un roux divin

Publié le 13 juin 2012 par Justine Boutin-Bettez

Mardi matin était présenté en grande première médiatique Rebelle (version française de Brave), le nouveau film d’animation de Pixar. Mark Andrews (L’homme-orchestre, 2005) et Brenda Chapman (La princesse d’Égypte, 1998) ont réalisé ce fantastique et enchanteur long-métrage qui sortira en salles le 22 juin. Les deux réalisateurs avaient fait la promesse de ne pas dévoiler une princesse comme les autres. Est-ce un appétit et un souhait accomplis? Laissons cet arcane planer un peu.

Il convient de dire que les forêts à perte de vue et l’azur immaculé du ciel était une bonne entrée en matière, voire un bel amuse-gueule. Effectivement, c’était plus succulent que la jam-rose, l’odeur d’un lilas frais et la délivrance du chocolat en bouche. C’était une âme en fête. Les images nous inspiraient une cachette secrète dont tous les êtres humains rêvent. Un paysage hellénistique jonchant entre les trumeaux de la Grèce Antique et les temps moyenâgeux. De ce point de vue, les clichés étaient achromatiques et colorimétriques, c’est-à-dire que la lumière était d’une pure clairvoyance, à savoir une photosensible.

Rebelle transporte le spectateur à la découverte de Mérida, la fille de Fergus, le roi d’Écosse. Une rouquine au caractère fougueux et désinvolte, qui est prête à tout pour nuire à l’union d’un potentiel mariage. Repoussant  les devoirs d’une princesse, les édifications royales et les décences monarchiques. Mérida (Rebelle) cherche une solution pour épier la volonté de sa mère, le mariage. Suivant les feux follets au milieu de la forêt magique, Mérida aboutit devant la chaumière d’une sorcière, qui a l’amabilité de lui dénicher un sort pour «changer» sa mère. Dotée de son charme captif, Mérida réussit à enjôler sa mère à travers ce maléfice. Ainsi, les malheurs s’entremêlent, le teint diaphane de la reine se transforme en poil d’ours velu et elle se transforme en… ours!  Mérida n’avait pas prévu cette providence. Au cours de ses péripéties orageuses, nous connaîtrons l’instinct maternel, l’intuition et la pulsion d’une mère pour protéger son marmot de tout mal de vivre. Une mère au corsage brun duveté qui inhale de courage et de témérité. Jamais vous n’aurez vu une reine agir de la sorte. Voici la preuve tangible que malgré les vertus du statut social qui dicte les droits et les obligations, chacun est libre de son destin.

Parallèlement, la postsynchronisation était d’une belle uniformité. L’homogénéité de la phonétique des voix donnait cours à une profonde acuité et émotivité des personnages. La versatile voix d’Anne Dorval se prêtait avec justesse au rôle de la mère. Tandis que pour notre héroïne, la voix portante était celle d’une chanteuse québécoise, Marilou. Une première expérience dans l’univers du doublage pour cette dernière et sans doute pas la dernière.

Nous avons assisté à une vision progressiste du bonhomme animé moderne. L’histoire des films d’animation a bien évolué depuis Emile Cohl (premier fantasmagorique à présenter des dessins animés image par image, au Théâtre du Gymnase à Paris en 1908), Popeye (Création Elzie Crisler Segar, 1929), le chat Julius (Otto Messmer, 1924). Ils sont plus que de simplets bonshommes animés, ils ont une touche ultramoderne magnifiquement bien exploitée. Marl Andrews et Brenda Chapman sont «aller à l’idéal pour comprendre le réel», comme citait si bien ce célèbre moraliste et écrivain, Jean Rostand.

Appréciation: ****

Crédit photo: Pixar

Écrit par: Justine Boutin-Bettez

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