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Après une présence à Cannes à La Quinzaine des Réalisateurs, puis au Toronto International Film Festival (TIFF) et à Sundance, Chloé Zhao, cette jeune réalisatrice d’origine chinoise, est de retour dans la réserve indienne de Pine Ridge. Dans sa première production, Zhao s’était intéressée à un jeune Indien qui désirait quitter sa réserve avec sa petite amie. Avec The Rider, elle se penchera plutôt sur les cowboys et stars du rodéo, ainsi que leur relation avec les chevaux et la nature.
Brady Blackburn, jeune vedette du rodéo dans une réserve indienne au Dakota du Sud, subit une énorme blessure à la tête en se faisant piétiner par un cheval lors d’un évènement. Après plusieurs tentatives de remonter sur un cheval, il prendra conscience que ce terrible accident lui aura laissé d’importantes séquelles. Il se comparera notamment à un cheval blessé qui n’aurait plus la chance de galoper dans les grandes plaines. Il est entouré de son père, sa sœur, qui est atteinte d’un léger retard intellectuel, et de son meilleur ami, Lane Scott, ancienne star du rodéo, qui s’est retrouvé paralysé suite à un terrible incident. Ne pouvant plus pratiquer sa passion, Brady cherche une force qui lui donnera envie de s’accrocher à la vie.
L’aspect qui est de loin le plus intéressant du film est le mélange de fiction et de réalité. En effet, Brady, Lilly et Tim forment en réalité une vraie famille. Aucun acteur n’est professionnel. L’accident de rodéo que Brady regarde sur son téléphone au début du film est le véritable évènement qui lui a ouvert le crâne. Par contre, le long-métrage ne se veut pas comme un documentaire. Brady Jandreau (Brady Blackburn) joue réellement un rôle. Zhao s’est inspiré de ces évènements et de cette famille afin d’en créer une fiction. Le spectateur ne s’attache donc pas seulement aux personnages, mais aussi aux véritables personnes. Les relations présentes entre elles sont réelles, et cela est ressenti à l’écran. Lilly et Brady possèdent une relation de frère et sœur magnifique et extrêmement touchante. Lilly est sa petite lumière dans toute cette noirceur. Elle ajoute une touche très optimiste au récit, qui peut parfois être très lourd.
La relation entre Brady et Lane est, elle aussi, profonde et attendrissante. Brady lui rend visite à plusieurs reprises à l’hôpital. Ensemble, ils regardent les anciens (et véritables) exploits de Lane. Vers la fin du long-métrage, Brady l’aide à faire des exercices de réhabilitation. La fiction disparait, laissant place seulement – et simplement – à l’amitié véritable des deux hommes et leur passion respective pour le rodéo. Dans ces scènes, la musique est cependant trop omniprésente, donnant ainsi un ton dramatique qui vient enlever cette petite touche de réalité, laquelle est pourtant très importante et rafraichissante.
Les films westerns ont toujours su montrer la richesse et la beauté des grands espaces, et The Rider ne fait pas exception à la règle. La Monument Valley, présente dans les oeuvres de Sergio Leone ou de John Ford, laisse place ici aux grandes terres du Dakota du Sud. Les moments choisis pour tourner les plans ont été parfaitement contrôlés. Certaines images sont tout simplement à couper le souffle. La lumière du soleil, utilisée lors de l’aube ou du crépuscule redonne des couleurs à ce paysage qui en possédait très peu.
Chloe Zhao nous présente une nouvelle forme de western, loin de celle où les Américains devaient à tout prix dominer et éliminer les Indiens pour établir leur suprématie. Avec The Rider, elle laisse une vision où les chevaux font partie de la famille et où les Indiens et les cowboys cohabitent ensemble.
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