CinémaCritiques de films
La sortie de Blair Witch Project (1999) des réalisateurs Daniel Myrick et Eduardo Sanchez a donné naissance à un genre cinématographique nouveau, le documentaire d’horreur ou le spycam. Certains réalisateurs tels qu’Oren Peli avec Paranormal Activity (2007) et plus récemment Randall Cole avec 388, Arletta Avenue (2011) ont repris le même concept, en campant plutôt le récit dans de grandes résidences luxueuses où vivent paisiblement des petites familles sans problème.
Comme tout film d’horreur qui se respecte, Paranormal Activity, dès sa sortie en 2007, n’allait certes pas être une œuvre complète en soi; il fallait évidemment que la sauce soit étirée jusqu’à une consistance pâteuse, ce qui nous mène cette année au quatrième chapitre de l’opus, qui nous plonge chez de sympathiques résidents du Nevada aux prises avec d’étranges et dérangeantes manifestations fantomatiques.
Paranormal Activity 4, réalisé par Henry Joost et Ariel Schulman, nous fait revivre, non sans certaines émotions, le dénouement du deuxième chapitre, celui, intense, où Katie a assassiné d’une droite bien envoyée la mère de Hunter, ce petit bambin qui ricanait dans les bras de son kidnappeur quelques secondes après qu’il ait commis son méfait.
C’est donc dans cette atmosphère glauque et angoissante que le quatrième opus nous mène, cinq ans après les évènements désastreux de Paranormal Activity 1 et 2, chez la jeune Alice (Kathryn Newton) et sa famille, dont la vie sera perturbée à jamais par l’arrivée de Robbie, ce jeune garçon dont la mère est partie en ambulance un soir et qui apportera avec lui le courroux de Katie, dont le dessein est d’arracher des bras de sa famille d’adoption le jeune Hunter, rebaptisé Wyatt.
La caméra a l’épaule, qui nous avait donné la nausée surtout dans le premier chapitre, est de retour, formule handy cam, sauf que cette fois-ci la plupart des scènes ont été tournées par le biais d’ordinateurs portables de marque Apple; mais ici on dénote toutefois une innovation majeure: la lumière infrarouge de la Xbox Kinect, qui nous permet de voir une myriade de points fluorescents lorsque plongés dans l’obscurité, ainsi que des formes évanescentes dont nous aurions ignorez la présence autrement, nous offre ici son lot de scènes assez creepy et terrifiantes.
Le scénario, écrit par Christopher Landon (Disturbia, Paranormal Activity 2 et 3) n’offre aucune innovation majeure, si ce n’est que l’histoire est légèrement moins prenante que Paranormal Activity 3. Évidemment, rien ne va plus au sein de cette nouvelle famille qui devra affronter nuit après nuit, et ce, pendant près de deux semaines, les affres et colères de ces fantômes sanguinaires venus de l’au-delà. À plusieurs moments, la tension est à ce point intense que vous aurez l’impression d’enfoncer dans votre siège, façon Trainspotting, trop surpris pour bouger ne serait-ce que le petit doigt. Si les manifestations sont moins nombreuses que dans les autres chapitres de la série, il va sans dire que Paranormal Activity 4 produit son effet et que vous vivrez de fortes émotions. Au final, ce film demeure un divertissement plus ou moins réussi que vous pouvez tout aussi bien apprécier, tranquillement, dans le confort de votre demeure.
La scène finale, surprenante mais très abrupte, a fait réagir bien des gens lors de la première hier soir. Pour le meilleur ou pour le pire? Peut-être plus dans l’espoir que Paranormal Activity 4 soit (enfin) le dernier chapitre, avant que le buzz ne s’estompe à jamais, comme c’est le cas depuis belle lurette avec les Saw.
Paranormal Activity 4 sera l’affiche à compter du 19 octobre 2012.
Appréciation: ***
Crédit photo: Paramount Pictures
Écrit par: Éric Dumais