«Olympus Has Fallen» d'Antoine Fuqua: au secours du vaillant État – Bible urbaine

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«Olympus Has Fallen» d’Antoine Fuqua: au secours du vaillant État

«Olympus Has Fallen» d’Antoine Fuqua: au secours du vaillant État

Publié le 22 mars 2013 par Jim Chartrand

Jongler avec les clichés est un art et il ne suffit pas de les empiler pour créer un succès. Malgré toutes ses bonnes intentions autant sérieuses que de pur divertissement popcorn, le problème majeur du film Olympus Has Fallen d’Antoine Fuqua c’est qu’il ne réussit jamais à nous faire croire à quoi que ce soit.

Avec un budget «raisonnable» de plusieurs millions de dollars et une distribution de haut calibre, il est certain que les attentes s’élèvent d’un cran. Soutenant un scénario qui ramène de l’avant les complots terroristes et qui met en scène une attaque de la maison blanche, disons que les réserves se font plus grandes.

Pire, on ajoute à tout cela l’histoire du self-made-man, le héros déchu qui doit regagner son honneur en essayant de nous lancer comme message que, tant que Gerard Butler sera là, nous n’avons pas à craindre pour notre nation. Joli, oui, mais peu crédible, avouons-le, et c’est sur cette mince ligne entre le n’importe quoi et le «bon d’accord pourquoi pas?» que le long-métrage jonglera constamment au point d’étirer inutilement ses deux heures qui sembleront souvent abuser de tout et de rien.

Lors d’une rude soirée d’hiver, en se rendant vers un glorieux gala, un fatal incident impliquant une impardonnable décision a lieu. Cherchant à humaniser les personnages en leur accordant des faiblesses, cette tournure de scénario qui met en place la psychologie plutôt que la situation a bien son audace, mais elle participera également aux invraisemblances telles que, par exemple, comment se fait-il qu’un homme dépossédé de ses fonctions il y a si longtemps parvient-il à connaître encore les mille et un codes et secrets de l’endroit le plus protégé ou presque des États-Unis? Il a beau être le meilleur, il y a quand même des limites!

N’empêche, pour lui tenir front, après les Allemands, les Russes, les Arabes et on en passe, le méchant du moment, c’est la Corée du Nord, sans pitié, mais méticuleuse, dévouée et acharnée. C’est donc grâce à un plan calculé au millimètre et à la seconde près qu’ils décident de prendre le contrôle des États-Unis pour anéantir le continent pour ainsi s’accorder tout le pouvoir en guise de vengeance face au passé. Malheureusement pour eux, les nombreux Aaron Eckhart (en mode Harvey Dent, discours qui nous invite à «riser» en extra), Melissa Leo (qui se défoule après son Oscar bien mérité), Morgan Freeman (en émule d’Obama ou tout comme) et compagnie n’ont certainement pas dit leur dernier mot, et ce, même si le charismatique Dylan McDermott s’est mis en tête de leur mettre beaucoup de bâton dans les roues.

C’est donc avec un scénario de bout de nappe de table avec ses revirement téléfilmesque que le long-métrage nous arrive, tout en nous laissant croire que le seul avenir d’un tel film est de finir ses jours à jouer les dimanches en après-midi pour remplir les cases horaires. D’autant plus que la piètre qualité des effets spéciaux semble déjà tout indiquée pour cadrer avec une telle responsabilité. Avouons que même les balles de fusils sonnent faux.

Vous l’aurez donc deviné, Olympus Has Fallen est loin d’être le méga blockbuster qu’on aurait apprécié. Film catastrophe, certes, mais avec un budget qui s’est camouflé Dieu seul sait où tellement la qualité y manque. Bien sûr, les rires, volontaires ou non s’y font nombreux, mais si ce n’était de l’excellent distribution qui s’avère égale à son talent, on se demande fort jusqu’à quelle profondeur un tel projet aurait pu s’enfoncer autrement.

On gardera donc l’ensemble comme un divertissement aux limites d’un certain ordre déraisonnable, tout en attendant la proposition probablement plus poussée et poussive, comme en a l’habitude Roland Emmerich et son inévitable White House Down, qui doit nous envahir cet été. Pour l’instant, Olympus Has Fallen, a certes tombé, en espérant que son public n’en fasse pas de même, et ce, alors qu’il en aura souvent l’invitation pendant le visionnement.

Olympus Has Fallen prend l’affiche dès aujourd’hui.

Appréciation: **½

Crédit photo: VVS films

Écrit par: Jim Chartrand

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