«Moonrise Kingdom» de Wes Anderson – Bible urbaine

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«Moonrise Kingdom» de Wes Anderson

«Moonrise Kingdom» de Wes Anderson

Un divertissement mignon, promesse de scout!

Publié le 12 juin 2012 par Olivier Boivin

Crédit photo : Les Films Séville

Après nous avoir ébloui la rétine avec Darjeeling Limited (2007), film hautement coloré qui représentait jusqu’à maintenant le summum de sa filmographie, Wes Anderson récidive avec une comédie de mœurs  intitulée Moonrise Kingdom, dans laquelle on sent une nostalgie palpable de souvenirs de jeunesse plus ou moins lointains et où la brochette de stars pimente une histoire originale, loufoque et rocambolesque.

Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l’été 1965, Suzy et Sam, douze ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et s’enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise pour les retrouver, une violente tempête approche des côtes et bouleverse la vie de la communauté.

Ce souvenir du passé est celui d’une enfance débrouillarde étroitement liée à la nature et à l’inconfort des feux de camps de survie. Mettant en vedette une panoplie d’enfants de bas âge mais bien dirigés, dont Kara Hayward (Suzy), dont la ressemblance avec une Lana Del Rey de douze ans est très frappante, ou encore le petit Jared Gilman (Sam), le film, de fait, présente une meute de boyscouts allumés et audacieux. Avec comme moniteurs Edward Norton (Scout Master Ward), Bruce Willis (Captain Sharp) et Bill Murray (Bishop), on pourrait croire à un cocktail explosif d’interprétations entre les différents acteurs de renoms. Hélas, l’accent n’est pas mis dans le jeu des personnages, mais plutôt dans une vue globale des évènements qui s‘y déroule. Point décevant que l’on oublie pourtant assez rapidement.

C’est dans la légèreté et l’ironie que l’on présente un récit fort attachant. L’histoire est simpliste, tout en étant parsemée de clichés exagérés rappelant une bande dessinée transposée dans le réel. Ce qui rend l’auditoire captivé jusqu’à la fin, ce sont les prises de vue originales et le côté humoristique presque grossier qui frôle souvent l’excès. Ce qui vient ajouter beaucoup de richesse aux éléments décoratifs du film, ce sont les prises de vue, de véritables tape-à-l’œil pour les plus visuels d’entre nous.

Outre cette observation, la cruauté est toujours au cœur des personnages et la tragédie semble les poursuivre en permanence. L’intention du réalisateur Wes Anderson n’était pas de se complaire dans la «cucuterie». Bien évidemment, il y a beaucoup de moments croquants, mais cela n’est pas suffisant pour faire une «bonne histoire», selon lui.

Par conséquent, le nombre et l’intensité des situations fortes destinent le film à un public largement plus vaste que celui des enfants. Il plaira aux 7 à 77 ans, car il y a un petit quelque chose de «croquignolet» dans ce récit. Ça fait changement des scènes apocalyptiques qui semblent avoir tapissé la grille des programmes au cinéma cette année. Film adorable dans l’ensemble, qui s’écoute comme une fable romantique sans mauvaise foi.

À l’affiche le 15 juin partout au Québec.

 

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