«Mobile Home» de François Pirot: road movie immobile – Bible urbaine

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«Mobile Home» de François Pirot: road movie immobile

«Mobile Home» de François Pirot: road movie immobile

Publié le 8 novembre 2012 par Camille Masbourian

Au milieu de la nuit, tout semble facile et génial. Au milieu de la nuit, surtout après quelques bières, au milieu du bois, devant un feu, le monde semble nous appartenir. C’est exactement ce qu’ en ont convenu Julien et Simon, les personnages du film Mobile Home, de François Pirot. Sauf que contrairement à ce qui arrive habituellement, le matin, Simon et Julien croyaient encore que tout était possible et ont mis leur projet à exécution.

Simon (Arthur Dupont), trentenaire, quitte son travail et sa copine en ville pour revenir chez ses parents à la campagne. Il retrouve Julien (Guillaume Gouix), son ami d’enfance qui vit avec son père, en guérison d’une grave maladie. Après une soirée bien arrosée, constatant avec découragement le pathétisme de leur vie, les deux amis achètent un camping-car sur un coup de tête et décident de partir à l’aventure. Freinés par une panne dès le premier soir, ils décident tout de même de commencer leur voyage, sur place, à quelques kilomètres de chez eux.

Légèrement inspiré d’une anecdote bien personnelle, le réalisateur et scénariste belge François Pirot souhaitait parler de la peur qu’ont certains de se lancer véritablement dans la vie. «Je me souviens qu’à la sortie de Into the Wild, Sean Penn disait que son film était une apologie du voyage. Je crois au voyage et à ses vertus, mais ici on est dans autre chose. Je voulais montrer la tentation du voyage comme une fuite déguisée, et pas comme la solution», confiait-il au quotidien belge Le soir, en août dernier.

Si cette idée est plutôt intéressante, elle se transpose plus ou moins bien à l’écran. Tout comme les personnages, on a l’impression de stagner pendant une heure et demie. Ce qui pourrait être drôle à 16 ou 20 ans le devient un peu moins quand les personnages ont plus de 30 ans. Parce que ce genre de fausse fugue, pour ne pas faire face à la réalité, c’est souvent une réaction d’adolescent, non? Mobile Home ne réinvente pas le genre. L’histoire de trentenaires qui vivent une crise d’identité et qui ont du mal à se détacher de leurs parents, on l’a déjà vue des centaines de fois.

Mobile Home n’est pas un film complètement raté. Il comporte de bons éléments, il part d’une bonne idée, malheureusement peut-être un peu mal exploitée. Mais le réalisateur n’a que 35 ans et Mobile Home est sa première réalisation. Si vous avez des envies de partir en road trip sur un coup de tête, c’est peut-être un film à voir avant…

Appréciation: ***

Crédit photo: Festival Cinémania

Écrit par: Camille Masbourian

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